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S’impliquer dans la vie paroissiale : l’expression de la foi en breton

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

La Bretagne, terre de traditions et de culture riches, a toujours maintenu une relation étroite entre sa population et sa foi. Les pardons en sont encore un héritage vivant, même si cela semble s’étioler en certains lieux. Cependant, au fil du temps, la langue bretonne a parfois été reléguée au second plan, voire carrément supprimée, notamment dans les pratiques religieuses. Aujourd’hui, il est crucial pour les bretonnants de s’impliquer activement dans la vie de leur paroisse afin de préserver et promouvoir l’expression de la foi en langue bretonne.

Préserver l’héritage linguistique et culturel

La langue bretonne est un élément essentiel de l’identité culturelle de la Bretagne. Hep brezhoneg, Breizh ebet ! (sans breton, pas de Bretagne). En s’impliquant dans la vie paroissiale, les bretonnants contribuent à préserver et à promouvoir cet héritage linguistique. Mais plus que cela encore, permettre aussi à ceux pour qui parler en breton est essentiel de vivre leur foi en breton.  Les églises peuvent très certainement devenir des espaces où la foi s’exprime naturellement en breton, renforçant ainsi la connexion entre le spirituel et la culture locale.

Messager de l’unité : messes trilingues en breton, latin et français

Pour atteindre un équilibre qui convient à tous, les paroisses peuvent envisager d’organiser des messes trilingues en breton, latin et français, à l’instar de ce que proposait l’abbé Blanchard à Quistinic et que nous retrouvons aujourd’hui en certaines paroisses ou dans certains pardons. Cette approche unique offre une expérience spirituelle riche et enracinée tout en respectant la diversité linguistique au sein de la communauté. Les messes trilingues permettent aux bretonnants de vivre leur foi dans leur langue maternelle, tout en favorisant l’inclusion des non-bretonnants.

Renforcer le tissu social au sein de la paroisse

Il ne suffit pas de se lamenter en déplorant que la langue bretonne n’a plus droit de cité dans les paroisses. Il ne suffit pas non plus d’être revendicatif en exigeant absolument des messes et des chants en bretons.

Il est aussi nécessaire pour les bretonnants qui pour beaucoup ont déserté les bancs de l’église de répondre présent, et cela avant d’avoir besoin de l’église pour le dernier voyage où il sera demandé un prêtre capable de célébrer en breton ou de prévoir un office trilingue. En beaucoup d’endroits, il n’est plus possible de répondre à de telles sollicitations. Ar Gedour est parfois au milieu de ces demandes car beaucoup ne savent pas vers qui se tourner. Mais si tous les bretonnants qui se disent croyants (sans être tous de grands pratiquants) retrouvaient le chemin de l’église et décidaient de participer pleinement à la vie paroissiale, des montagnes pourraient être franchies.

S’impliquer dans la vie de la paroisse ne se limite pas à la participation aux célébrations religieuses. Cela englobe également la collaboration dans les activités communautaires, les chorales, les patronages, les événements caritatifs et les initiatives sociales. En favorisant un esprit de solidarité, les bretonnants contribuent eux aussi à renforcer le tissu social de leur paroisse, créant ainsi une communauté plus unie et dynamique. Il est évident qu’il est ainsi plus facile ensuite d’être entendus pour proposer une expression de la foi enracinée.

Transmettre la foi aux générations futures

En s’engageant activement dans la vie paroissiale, les bretonnants jouent un rôle clé dans la transmission de la foi aux générations futures. En montrant l’importance de la langue bretonne dans la pratique religieuse, ils inspirent les jeunes à embrasser leur identité culturelle tout en cultivant une relation profonde avec leur foi.

En bref : en n’étant pas présents dans ce rôle clé, les bretonnants ratent le coche et la francisation complète continue pendant ce temps. Et on peut toujours attendre que les évêques édictent des textes (ce qui a été fait dans les 3 diocèses de Bretagne occidentale), si les bretons  ne s’en saisissent pas, rien n’avancera. Et s’en saisir, c’est s’impliquer !

S’impliquer dans la vie de sa paroisse, même si on ne s’en rend pas compte à l’aulne de notre seule personne revêt une importance particulière pour les bretonnants. Cela va au-delà de la simple pratique religieuse, car cela contribue à la préservation de la langue et de la culture bretonnes. Les messes trilingues en breton, latin et français représentent une belle opportunité d’équilibre, permettant à chacun de trouver sa place au sein de la communauté paroissiale. En unissant foi et culture, les bretonnants façonnent un avenir où la diversité linguistique et spirituelle coexistent harmonieusement.

À propos du rédacteur Tudwal Ar Gov

Bretonnant convaincu, Tudwal Ar Gov propose régulièrement des billets culturels (et pas seulement !), certes courts mais sans langue de buis.

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Un commentaire

  1. Exact !

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