L’air d’origine remonte au XIIème siècle. Pour mémoire, voici la version d’origine latine avec sa traduction française, ainsi qu’une belle interprétation de la maîtrise de N.D de Paris.
La première adaptation en breton (vannetais) fut écrite par le R.P Jacques Larboulette, (1806-1892, jésuite de Vannes originaire de Plouhinec). Ce cantique est apparemment absent du recueil de cantiques qu’il publia en 1856 sous le titre : Gwerzenneu eid ol er blai (Cantiques pour toute l’année)
On le retrouve par contre dans les éditions postérieures du livr kañnenneu ‘eid eskopti Guéned choéjet pe groeit get en TT.Jézuited (livre de cantiques pour le diocèse de Vannes choisis ou faits par les PP. Jésuites) Ce qui donne une date de composition entre 1856 et 1870.
Il est chanté à l’origine sur l’air classique du O filii et filiae avec le triple alléluia comme refrain, avec toutefois un refrain alternatif que l’on trouve dans le supplément noté : Toñnieù livr kañnenneu (Airs du livre de cantiques) Le triple alléluia y est remplacé par : « Gloér de Jézus, gloér de Jézus, gloér de Jézus ! » (Gloire à Jésus, gloire à Jésus, gloire à Jésus !)
Voici les paroles de cette première version (avec l’orthographe d’origine qui se cherchait encore) :
Ce premier cantique fut profondément remanié vers 1920 par l’abbé Mathurin Le Priellec, (1869-1945), chanoine titulaire de la cathédrale de Vannes, selon les directives de l’abbé Augustin Guillevic (1861-1937), vicaire général du diocèse de Vannes, afin d’en expurger les mots français trop nombreux et de se rapprocher davantage du texte latin d’origine, et que la prosodie soit plus en adéquation avec la mélodie. À cette occasion, un nouveau refrain fut aussi créé :
Dom Louis Hervé, (+ en 1930) , sous-prieur de l’abbaye bénédictine sainte Anne de Kergonan, réviseur des airs du livr kañneneu du diocèse de Vannes choisit à cette époque un autre air du O filii et filiae moins connu, celui de Michael Prætorius (1571-1621, compositeur allemand luthérien).
Voici cette version (orthographe modernisée) :
Dans les années 70, le texte fut encore révisé par l’abbé Jean Le Dorze ou par l’abbé Mériadeg Herrieu (1924-2009) avec un nouveau refrain :
Diskan : Alleluia, énour de Zoué, kanamp ihuél get lewéné : dæt é Jézuz béw ag er bé.
Alléluia, honneur à Dieu, chantons bien haut avec allégresse : Jésus est sorti vivant du tombeau.
En 1931, paraît le leor pedennou ha kantigou Kerné_Guéned, (livre de prières et de cantiques de Cornouaille morbihanaise) pour les doyennés de Gourin et du Faouët, transcription cornouaillaise des principaux cantiques vannetais. Ce recueil sera le biais par lequel le diocèse de saint Brieuc et Tréguier et celui de Quimper et Léon intègreront les cantiques vannetais dans leur répertoire.
Voici cette version de Cornouaille morbihannaise (Doyennés de Gourin et du Faouët) en orthographe modernisée :
Toutefois, contrairement à d’autres cantiques, le O Filii, ce n’est pas ici le cas, car le diocèse de saint Brieuc et Tréguier avait déjà composé sa propre version (indépendante de la version KLT de Gourin-Le Faouët)
Il serait tout à fait possible aux diocèses de saint Brieuc et Téguier ainsi que Quimper et Léon de reprendre cette version de Cornouaille morbihanaise.
Le Leor Kantikou brezonek eskopti Zan Briek ha Landreger de 1919 , réédition de celui de 1912 (Cantiques bretons du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier) a sa propre adaptation en breton qui n’est pas inspirée de celle de Vannes (orthographe d’origine) :
Voici la version revue et corrigée du leor Kantigou Brezonek Eskopti Sant Brieg ha Landreger de 1934 : ( cantiques bretons du diocèse de saint Brieuc et Tréguier en orthographe modernisée :
Le diocèse de Quimper et Léon, dans son recueil de cantiques de 1946 : Kantikoù brezonek eskopti Kemper ha Leon (cantiques bretons du diocèse de Quimper et Léon) en donne une paraphrase très concise :