Aet eo Louise Ebrel d’an Anaon / Décès de Louise Ebrel

Amzer-lenn / Temps de lecture : 2 min
Photo Jérémy Kergourlay

Le  monde musical breton perd encore l’un de ses monuments. En mars 2019, c’était Yann-Fañch Kemener. 2020 n’est pas en reste : la semaine passée a vu le trépas de Donatien Laurent et aujourd’hui, l’Ankoù est passé encore par là : Louise Ebrel  est décédée hier soir à l’âge de 87 ans.

Née le 27 juillet 1932 à Treffrin dans les Côtes-du-Nord (actuellement Côtes d’Armor), est une chanteuse bretonne, issue de parents eux-mêmes chanteurs, Eugénie Goadec (une des sœurs Goadec) et Job Ebrel. Son répertoire est composé de chants traditionnels, à danser (kan ha diskan) ou à écouter (gwerz).

Roland Becker précise que « c’est par le répertoire d’Édith Piaf, Mouloudji et Luis Mariano qu’elle débute. À l’image de ses tantes Tanon et Louiz au temps du café Goadec, elle chante en faisant la plonge dans les bars et les restaurants de Quimper et de Paris. Ce n’est qu’à la fin des années 80 qu’elle se met à chanter en breton, en kan ha diskan avec entre autres Hervé Villieu, Roland Péron, Denez Prigent et Ifig Flatrès ».

De 1991 à 2006, elle a accompagné le chanteur poète Denez Prigent dans le cadre de concerts en duo mais également dans sa formation de musiciens. Depuis 1996, elle chantait régulièrement avec Ifig Flatrès en kan ha diskan en fest-noz et avec le groupe Dremmwell. Depuis 2006, elle se produisait également sur les scènes bretonnes avec le groupe punk Les Ramoneurs de menhirs et les rockeurs de Red Cardell ou du Celtic Social Club.

Aujourd’hui, la Bretagne est en deuil et les hommages ne cessent d’affluer sur les réseaux sociaux, autant de témoignages toutes générations confondues pour cette artiste enthousiaste et énergique, toujours curieuse qui aura cultivé cet état d’esprit intergénérationnel, l’amenant à transmettre son héritage et à des collaborations parfois surprenantes.

Là encore, le confinement imposé fait que ses obsèques, auxquelles beaucoup de monde serait venu, seront assurées dans l’intimité familiale. Un hommage sera certainement rendu à Louise quand cela sera à nouveau possible. Nous reprenons ici les mots d’Ifig Flatrès sur Facebook :

Nous allons tous être bien embêtés, chagrinés et contrariés de ne pas pouvoir être plus proches, car c’est bien la veine, toi qui aimais tant bouger, danser, parler, chanter, voir du monde, tu t’en vas dans une période si particulièrement morose et triste où tout est contraint, confiné, immobile… Alors oui, c’est promis juré, plus tard quand le monde sera un peu plus en santé, on ira à l’église, au bord de la mer, ou ailleurs, chanter, danser, causer, se souvenir, et célébrer tout ce que tu as vécu… Transmettre.

Kenavo deoc’h, Louise !

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD". En 2024, il a également publié avec René Le Honzec la BD "L'histoire du Pèlerinage Militaire International".

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