Nous lançons sur Ar Gedour une consultation sur la place de la culture bretonne dans la liturgie et plus largement au sein de l’Eglise de Bretagne. L’idée n’est pas tant de critiquer ce qui ne se fait pas que de lister ce qui se fait ou ce qui pourrait se faire, s’améliorer, etc… En bref, il s’agit d’un travail constructif qui est aussi proposé sur le terrain.
Vous pouvez donc vous baser sur votre expérience personnelle ou votre ressenti, etc… et pour chaque question (liturgie, pastorale, publications, etc…) :
1- Evoquer la situation, ce qui se fait, ce qui manque dans votre secteur ou au niveau de la Bretagne.
2 – Faire des propositions concrètes.
Pour ce faire, nous invitons nos lecteurs à laisser leurs réflexions en commentaire de cet article, et à diffuser cette consultation partout autour d’eux. Par la suite, entre ces propos et ce que nous aurons aussi récolté sur le terrain, nous ferons une synthèse qui sera envoyée aux évêques bretons, mais dont nous nous servirons aussi pour établir une feuille de route et des propositions.
Nous précisons que les commentaires de types « ça ne sert à rien » ou « ça a déjà été fait » ne nous importent pas. Seul compte pour nous ce qui peut permettre d’avancer, pour Dieu et pour la Bretagne. Merci d’avance à tout ceux qui nous aident déjà en ce sens et à ceux qui prendront le temps de le faire.
Nos projets nécessitant un certain investissement financier, vous pouvez nous aider aussi en contribuant au SKODENN FEIZ HA BREIZH (cliquez ici pour en savoir plus)
—————————– AIDE POUR PLAN DE TRAVAIL ———————-
- Y a-il des messe en langue française avec des chants bretons ? à quelles occasions ?
- Quelle place donne-t’on aux cantiques bretons dans la liturgie habituelle ? Choix ?
- Quelles propositions ?
- Il y a des sonneurs dans notre doyenné. Leur propose-t-on de prendre part à la liturgie dominicale dans nos églises ?
2° Temps de prière : ils peuvent être très divers associant les deux langues avec des lectures, des chants => cela peut aller d’une veillée de prière (rosaire, adoration…) à une veillée de Noël, en passant par une vigile de Pardon, concert spirituel…
3° Catéchèse : la prise en compte des racines locales, des chapelles, du patrimoine breton est -elle importante pour le travail ? De quels outils ressentez-vous le besoin ? …
4° Dans un contexte culturel où la culture bretonne dans son ensemble connaît une renaissance, dans le doyenné où et comment est menée une réflexion sur la pertinence et le suivi de la place de la langue et de la culture bretonnes dans la vie chrétienne ? Quels moyens faut-il utiliser pour faire progresser cette réflexion et les actions ?
5° Les pardons : : chant du pardon mis en valeur, solennisation de la liturgie, accueil des pèlerins, célébration de sacrements, etc…
Liste de questions non exhaustive
Je vous fais parvenir par courriel un document que j’ai préparé sur votre sujet. Si cela peut servir.
Demat deoc’h,
Il n’y a aucune messe en breton sur les trois paroisses de Crac’h – Saint-Philibert-Locmariaquer, pas de cantiques en breton, pas de prière en breton, absolument rein en breton.
Propositions : Il me semble qu’une messe mensuelle en breton pourrait attirer du monde, y compris l’été. Il faut savoir jouer sur la corde de l’authenticité, la nouvelle évangélisation doit être attentive aux aspirations profondes des gens. Par ailleurs, dans chaque messe dominicale, devraient être réintroduits au moins un ou deux cantiques en breton. C’est ce que le peuple attend, c’est ce que le Concile Vatican II exige. Pourquoi aller contre la volonté du Concile, le l’Église, du peule de Dieu et de l’Esprit Saint ?
Kenavo
Dans les paroisses, on ne retrouve pas ce qui attire dans les pardons qui marchent :
– les cantiques bretons qui sont repris avec coeur par les anciens comme les plus jeunes
– un bon Credo III, un gloria des Anges ou de Dumont, qui remporte l’adhésion de toutes les générations.
– un ancrage dans le terroir. Possibilité de prendre des chants du renouveau « bretonnisés » ou de composer de nouveaux cantiques, remplaçant les « tubes » des années 70-80 en français chantés dans trop de pardons.
– le côté convivial : chacun donne un coup de main qui pour porter une bannière, qui pour tenir le bar… Alors que le dimanche dans les paroisses, chacun repart dans son coin après la messe.
Que faire ?
Reprendre les recettes qui marchent et les développer…
Pourquoi les messes en bretons sont-elles souvent reléguées à une autre heure que la messe du dimanche ? Pour contenter la communauté, comme c’est le cas en proposant une messe tridentine et une messe Paul VI dans une même paroisse ?
Plutôt que de mettre une messe en breton de temps en temps, les paroisses pourraient proposer d’inclure des cantiques bretons chaque dimanche. Si les gens se disent ouverts, alors pourquoi virer tout ce qui est breton ?
Les cantiques bretons semblent revenir régulièrement dans la paroisse de Kernascléden, depuis l’intervention d’un jeune qui a fait prendre conscience que si les cantiques n’étaient plus chantés, ils seront oubliés. Il arrive donc que régulièrement soient repris un ou deux cantiques en breton.
kaù ù-e ron fall ‘ùè tchet Brohoneg ba ilis Karnassen maït (h)te déi gouéil Maria Kraïjèsht; san:sed d- e oè de Vatican II lakat langach er vroù ba n ilis ! ( =trouver je fais mal = je regrette n’est pas le breton dans l’église de Kernascléden 56 Pays Pourlet que le pour de fête de Marie milieu Aoùut Assomption paraît-il que Vatican II devait établir la langue du pays dans l’église!..Raymond Bacon
Quelques remarques et suggestions concernant la place du Breton dans l’Eglise, et plus généralement, sur ce qui est proposé aux paroissiens.
Le constat aujourd’hui, est que les Eglises sont quasi-vides : les quelques personnes qui viennent aujourd’hui régulièrement à la messe dominicale sont des personnes âgées.
Pourquoi cela ?
Distinguons tout d’abord, dans la messe, le fond et la forme. Le fond, bien entendu, ne change pas, car il est le fondement même du Christianisme : l’Eucharistie.
Concernant la forme : aujourd’hui, la plupart des cérémonies religieuses catholiques ont un point commun : quand nous entrons dans une Eglise, les chants sont souvent mal chantés, ainsi que d’une pauvreté (au sens péjoratif du terme) musicale et liturgique. Il n’y a souvent plus de cérémonial, donnant ainsi toute sa beauté à la célébration.
La plupart des gens, courant déjà toute la semaine, vont devoir faire un réel effort pour venir ainsi à une cérémonie triste et ennuyeuse.
Que faire pour y remédier ?
Parlant de la forme et non pas du fond (la forme amène plus facilement au fond que le fond vers la forme), réfléchissons en matière de « produit ». Qu’est ce qui fait le succès de spectacles ?
Comme pour tout produit touristique, c’est la formule des 3D (détente, divertissement, développement) qui marche. Le terme de détente signifie que les personnes présentes doivent se sentir « bien ». L’aspect de convivialité prime alors. La détente amène au deuxième « D », le « divertissement »
Le terme de « divertissement » signifie que ce que l’on voit, entend, vit capte toute notre attention, et, en soi, tout notre être. Cette attention captée, les personnes présentes sont alors amenée au troisième « D », qui est le « développement ». La beauté des chants Bretons (et pas seulement), capte l’attention de tous lorsqu’ils sont bien chantés. Nous le voyons lors des pardons. Les touristes venant à ces pardons sont émus par la culture Bretonne très présente lors des pardons, mais souvent déçus lorsqu’il n’y a pas ou peu de cantique Breton.
Le terme de « développement » signifie que les personnes présentes s’enrichissent de ce qu’ils vivent, entendent et voient. Dans un produit « spectacle », elles s’enrichissent, par exemple, culturellement et /ou socialement. Dans le cas d’une cérémonie religieuse, on peut dire qu’elles peuvent s’enrichir culturellement, socialement, et le plus important, spirituellement. On s’enrichit lorsque ce que l’on vit nous parle, vibre en nous….Les cantiques Bretons font vibrer. Lorsque nous entendons, trop rarement, des chants Bretons, ceux-ci sont chantés avec plus de ferveur que lorsqu’ils sont en Français…
Les actions nécessaires pour amener au succès d’une cérémonie religieuse peuvent être multiples. Mais, principalement, il est nécessaire de travailler la convivialité avant, pendant et après la cérémonie (rester à parler entre fidèles, pots de l’amitié, danses à la sortie de l’Eglise lors des grandes fêtes…)Il est aussi primordial de travailler à la beauté de la liturgie, de telle manière à faire vibrer les yeux, les oreilles et le cœur de chacun : il faut ainsi réintroduire du cérémonial (procession aux bannières, aspersion de l’eau, encens, cierges….), de beaux chants bien chantés, renouer avec les racines sans exclure (la formule de la messe Français,Latin,Breton en proportions 3 fois 1/3 marche. Pourquoi ne pas l’étendre ?), ou encore introduire de la belle musique. Pour cela, intégrer les jeunes et non pas exclure systématiquement leurs propositions.
Enfin, il est nécessaire que les prêtres se rendent plus comptent que leurs homélies doivent interpeller chacun d’entre nous, et qu’ils sont la personne centrale après le Christ dans cette cérémonie, et non pas un subalterne des laïcs animant la cérémonie.
Au niveau de la catéchèse, introduire également l’apprentissage de cantiques Bretons en expliquant aux enfants leur signification.
Enfin, lors de grands événements (pardons, grandes fêtes religieuses), travailler aussi l’aspect marketing en faisant connaitre la présence de cette culture Bretonne dans les cérémonies concernées (pub pour tel pardon, messe de Noel, Pâques….)
Quelques réflexions donc, à creuser…..
Autre suggestion concernant la place de la culture Bretonne dans l’Eglise: La Bretagne est riche de toutes ses chapelles. Aujourd’hui, ces chapelles vivent peu, et ont du mal à être entretenues. Pourquoi ne pas les ouvrir aux baptêmes ou aux mariages ?
Le clergé rétorquera que cela ferait se « dégarnir » les paroisses. Mais aujourd’hui, il n’y a plus grand monde à fréquenter les Eglises paroissiales. L’argument ne tient plus. Nous devrions par ailleurs considérer que ces chapelles font parties des paroisses.
Ce verrou sauté, il serait alors possible de faire vivre la Bretagne, la culture Bretonne et l’Eglise en proposant des cérémonies dans ces chapelles moyennant l’introduction d’une certaine proportion de chants Bretons et d’une participation destinée à l’entretien de la chapelle concernée.
Il est certain que beaucoup viendrait en Bretagne pour cette image du clocher en granit ciselé d’Armor ou d’Argoat….Par cette « entrée »,cela permettrait de toucher spirituellement d’autres personnes encore…..
Fiskal ha kaùidan:n ! = magnifique et splendide!