Saints bretons à découvrir

De la réforme liturgique dans nos paroisses

Amzer-lenn / Temps de lecture : 6 min

Nous lisons régulièrement sur le Net ou dans les bulletins paroissiaux que la Réforme liturgique qui a suivi l’édition de l’Ordo de 1969 invitait à se rendre dociles aux changements et de faire confiance aux évêques. Certes, mais on a fait dire après le Concile tout et n’importe quoi sur la Liturgie, à tel point que cela est désormais bien enraciné, et alors même que nombre de personnes qui s’en réclament n’ont certainement jamais réellement pris le temps de lire les Constitutions et Décrets sur le sujet. Même l’existence de la Présentation Générale du Missel Romain (PGMR) est trop souvent ignorée de nombreux animateurs liturgiques, prêtres, GAP et autres structures paroissiales. Or rien que cette PGMR est une richesse non seulement sur le comment, mais sur le pourquoi, sur le sens même de la liturgie. 

On nous demande donc de travailler ensemble à mettre en place cette réforme liturgique, mais comment le faire ensemble si certaines personnes ne sont pas formées et refusent cette formation « parce qu’on a toujours fait comme ça » ou qu’elle n’en voient pas l’utilité ? 

Le cardinal Robert Sarah, à la tête de la Congrégation pour le Culte Divin & la discipline des Sacrements, a récemment déclaré que « la réforme liturgique était nécessaire. Lorsqu’une personne entend tout ce qui est dit, elle est sans doute mieux disposée à entrer dans le mystère. Mais ce n’est pas forcément parce que l’on comprend tout qu’on vit les choses plus profondément. 

Mes parents n’ont jamais étudié le latin, sont toujours allés à la messe en latin, et ils étaient de bons chrétiens.
Le nouveau rite permet de rentrer davantage dans la célébration, mais ce n’est pas parce que je comprends que je rentre automatiquement dans le mystère, nous le voyons bien aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’une question de langue, mais de cœur.»

Nous ne pouvons que rappeler ici le propos de Benoît XVI dans son Exhortation « Sacramentum Caritatis »  : «La liturgie possède de par sa nature une variété de registres de communication qui lui permettent de parvenir à intégrer tout l’être humain. La simplicité des gestes et la sobriété des signes, effectués dans l’ordre et dans les moments prévus, communiquent et impliquent plus que le caractère artificiel d’ajouts inopportuns. L’attention et l’obéissance à la structure propre du rite, tout en exprimant la reconnaissance du caractère de don de l’Eucharistie, manifestent la volonté du ministre d’accueillir, avec une docile gratitude, ce don ineffable.»

Même Paul VI, alors qu’il implorait Mgr Lefebvre de rester dans l’obéissance, fustigeait aussi les progressistes, disant « qu’ils ont causé tant de dommages à l’Eglise avec leur improvisation, leur banalité, leur légèreté » (sic). C’était en 1977. On dit souvent de l’Eglise qu’elle « est en marche ». Les Hébreux ont erré 40 ans dans le désert avant d’arriver en Terre Promise, reniant parfois Dieu ou doutant de son existence, adorant un Veau d’Or, etc… Doit-on aussi considérer en ce sens cette « Eglise en marche » dont beaucoup se réclament mais peinent à se trouver, doutant parfois d’elle-même et de Dieu en se référant à d’autres veaux d’or et rejetant ceux qui tente de leur en faire prendre conscience ?

« Un rite mal exprimé à cause de paroles, nous dit le Père Michel Viot, perd son sens et brise le contact avec le sacré, en l’absence duquel il n’y a plus de vie humaine digne de ce nom. Et par voie de conséquence la religion s’autodétruit, Dieu est comme fondu dans le monde et l’humanité dans l’inhumain. C’est ce que nous vivons aujourd’hui » (1).  Le renouveau liturgique ne peut qu’aider à redonner un sens à nos communautés paroissiales et à-fortiori à notre vie chrétienne, y compris pour l’aspect missionnaire. 

Mais pour cela, il faut auparavant parler de la même chose. Donc se former (ou au moins s’ouvrir) à ce que dit réellement l’Eglise sur le sujet et pourquoi elle le dit. Comment comprendre qu’il soit exigé (à juste titre) une formation pour conduire des funérailles, mais qu’elle ne soit pas exigée pour la liturgie dominicale ou la catéchèse ? 

art de celebrer.pngNous invitons donc tous ceux qui le peuvent à se procurer ce petit opuscule qui remet les choses au clair. Denis Crouan a rédigé un petit guide liturgique à l’usage de nos paroisses, reprenant les enseignements pontificaux permettant de renouveler la liturgie dans une fidélité à ce que dit réellement Vatican II. Cet ouvrage permet de redécouvrir le service du sacristain, le sens et l’utilisation des objets et vêtements liturgiques, le déroulement de la messe, le rôle des servants de messe, l’attitude des fidèles, la place du chant et de la musique… 

L’ouvrage a été préfacé par le Cardinal Antonio Cañizarès Llovera, qui était Préfet de la Congrégation pour le Culte divin au moment où le manuscrit lui a été présenté, et qui écrit à l’Auteur :


“J’ai reçu avec joie, et j’ai lu avec plaisir votre Guide liturgique à l’usage des Paroisses. (…) Un guide de ce type n’est pas seulement un moyen pratique, qui permet de bien préparer les célébrations, mais il est aussi un instrument de base destiné à l’action pastorale dans nos paroisses.
La Liturgie doit être pour tous une école de prière, et tout spécialement pour les servants d’autel. Cet ouvrage cherche à garantir et à favoriser le niveau de qualité qui convient aux célébrations, de telle sorte que Dieu en soit vraiment le centre, et aussi que le climat de silence et le sens du sacré constituent la base de la participation réellement plénière et fructueuse de tous.
Votre livre présente la liturgie romaine selon la « forme ordinaire », tout en prenant soin de ne pas ignorer la tradition liturgique précédente, dans la mesure où cette dernière peut s’inscrire dans les lignes fondamentales du renouveau liturgique, qui s’inspire de la Constitution Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II. Il contribue ainsi à créer un espace de convivialité et de communion entre les deux formes du même rite romain.
Soyez remercié pour ce service rendu à la Liturgie, et bon courage pour la suite de votre travail en faveur de l’Eglise. (…)”


Partant de son expérience, l’Auteur propose sept thèmes dans lesquels sont données des indications pratiques pour le bon déroulement de la liturgie sous sa forme “ordinaire” :
1. Le sens de la liturgie et la fonction des rites ;
2. L’aménagement du sanctuaire ;
3. La langue liturgique, les chants, l’orientation ;
4. Les gestes et les attitudes ;
5. Déroulement d’une messe paroissiale ;
6. Les fonctions du sacristain ;
7. Dix règles élémentaires à connaître.
Un ouvrage à diffuser largement auprès des pasteurs – prêtres, évêques – ainsi qu’aux membres des équipes d’animation liturgique…

Pour le commander, retrouvez plus d’informations sur le site de Librim Concept.

(1) A l’écoute de la Bible – Les homélies des dimanches de l’année B. Père Michel Viot, Editions Artège – 2014

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

Articles du même auteur

Abbaye de Landevennec

Le 1er mai 2024, Pardon de St Gwenolé à Landévennec

Amzer-lenn / Temps de lecture : 1 minL’abbaye de Landévennec se prépare à célébrer Le …

Le Printemps des Sonneurs 2024, c’est ce samedi à Brest !

Amzer-lenn / Temps de lecture : 2 min Un nouveau Printemps des sonneurs s’annonce à …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *