Benoît XVI s’est adressé ce matin aux évêques de mission récemment consacrés, participant au cours de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Soulignant la grande variété des situations de l’Afrique à l’Asie et de l’Amérique à l’Océanie, il a insisté sur leur engagement commun dans l’évangélisation et la consolidation de la foi dans des diocèses « qui sont presque tous de récente fondation ». [NDLR : Notez que cette intervention peut s’adresser à n’importe quelle communauté. C’est pourquoi nous, bretons, pouvons la faire nôtre].
« Ces communautés présentent les avantages et les défauts d’une histoire courte, une foi vivante et vécue, entre enthousiasme et zèle apostolique et moments d’instabilité et d’incohérence. Malgré cela, ces Eglises grandissent grâce à l’action pastorale et à la communion des saints, ce qui crée une osmose de la grâce avec les Eglises anciennes mais aussi entre l’Eglise qui chemine et celle du ciel ».
Depuis peu, le nombre des missionnaires y diminue, compensé par l’augmentation des vocations autochtones, « qui constitue une nouvelle forme de coopération missionnaire. Certains de ces jeunes diocèses ont commencé d’envoyer des prêtres à des diocèses nationaux ou continentaux qui en manquent. Ce type de communion doit toujours caractériser l’évangélisation. Les jeunes Eglises doivent donc être des signes d’espérance pour l’avenir de l’Eglise universelle ».
Une juste inculturation, a poursuivi le Saint-Père, « aide à l’incarnation de l’Evangile dans la culture des peuples et favorise » l’enracinement de ses principes. « C’est un processus long et difficile qui ne doit aucunement compromettre la spécificité et l’intégrité de la foi chrétienne… Portez sur le monde le regard de la foi afin de le comprendre vraiment. Ayez à son endroit un coeur généreux, prompts à entrer en communion avec les femmes et les hommes de ce temps… Le monde a besoin de personnes parlant à Dieu afin de parler de lui. C’est seulement ainsi que la Parole salvatrice portera des fruits. Vos Eglises connaissent l’instabilité sociale qui pèse dangereusement sur la vie des gens. Les carences alimentaires, sanitaires et éducatives touchent les communautés ecclésiales et les impliquent pratiquement…
A cela s’ajoutent des discriminations culturelles et religieuses…fruit de fondamentalismes ayant une vision anthropologique erronée qui porte à sous-évaluer ou à ignorer le droit à la liberté religieuse, au respect des faibles, enfants, femmes, handicapés. Il y a également le retour de conflits entre ethnies ou castes avec leurs injustifiables violences. Ayez confiance dans l’Evangile et dans sa force rénovatrice, dans sa capacité à réveiller les consciences en provoquant de l’intérieur le rachat des personnes et une solidarité nouvelle. La diffusion de la parole du Seigneur favorisera la réconciliation comme l’unité des peuples…
La foi est absolument un don à accueillir dans nos coeurs et dans nos vies, pour lequel il faut sans cesse remercier le Seigneur. La foi est faite pour être partagée comme un talent reçu est fait pour être fructifié, non une lumière qui serait concédée et resterait cachée ».
En conclusion, Benoît XVI a encouragé ces jeunes évêques à répondre à la priorité absolue que représente l’évangélisation.
Source : VIS 07/09/2012