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Guingamp : Mgr Ravel a présidé le Pardon de ND de Bon Secours

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

 IMG-20120630-00151.jpgMonseigneur Luc Ravel, évêque aux armées françaises, a présidé ce week-end le « très grand pardon » de Notre Dame de Bon Secours, grand événement proposé depuis plusieurs siècles aux paroissiens de Guingamp, mais rayonnant bien au-delà.

Primitivement associé à la fête de la Visitation, le 2 juillet, il coïncide, à partir du milieu du XVème siècle, avec la réunion plénière annuelle de la Frérie Blanche. Ainsi se mirent en place les différents rites qui constituent encore le déroulement de cette solennité.
La date reste fixée au début de juillet bien que la fête de la Visitation ne soit plus célébrée le 2 de ce mois. La règle est de fixer le Pardon au samedi qui précède le premier dimanche de juillet. Une première grand’messe est célébrée le samedi matin. Elle attirait autrefois une nombreuse assistance car ce même jour se tenait une foire très réputée attirant la population des campagnes environnantes (la fête foraine importante en est un souvenir). Toute la journée on se presse au porche de Notre-Dame richement fleuri pour prier, offrir des cierges ou recommander des messes. Le sommet du pèlerinage est atteint dans la soirée. 

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Plusieurs milliers de pèlerins affluent pour la veillée de prières et la grand’messe qui suit. Cette « messe des pèlerins » était, jusqu’au milieu du XIXeme siècle, célébrée à l’aube du dimanche, avant que les pèlerins ne repartent chez eux. En 1859 Monseigneur Martial, évêque de St-Brieuc et Tréguier, institua la messe de minuit en tant que messe des pèlerins, au retour de la procession.

Depuis quelques années l’ordre a été inversé : d’abord la messe, ensuite la procession. Celle-ci constitue le moment le plus spectaculaire de la soirée. Les pèlerins sortent de l’église et forment un long cortège ponctué des croix et des bannières des paroisses voisines de Guingamp. Munis de cierges allumés ils précèdent la statue de Notre-Dame entourée du clergé et des évêques présents.
Ce n’est pas la statue du porche (laquelle ne sort jamais) mais celle qui, toute l’année, est installée dans l’église même, dans le bas coté sud. Habillée et couronnée comme la Vierge du porche. C’est la Vierge de Procession depuis la seconde moitié du XIXeme siècle.

Le parcours de la procession a varié au cours du temps ; elle déroule ses méandres au son des cantiques accompagnés de prières et de moments de méditation. Traditionnellement le français, le breton et le latin alternent dans les cantiques et prières. Le retour vers le sanctuaire passe obligatoirement par le centre ville et, plus précisément par la place du centre. Ici se dressent les derniers feux de joie.

IMG-20120630-00154.jpgPlus nombreux autrefois à jalonner le trajet, il n’en reste que trois, chacun à l’un des sommets de la place. Lorsque la statue de la place arrive à leur hauteur, le clergé allume le tantad (le feu) et en quelques minutes l’ensemble s’embrase, flammèches et fumée symbolisant l’envol des supplications des pèlerins vers le ciel. Puis au chant du « Magnificat » le cortège se reforme pour regagner la Basilique. Ainsi, cette année, après la bénédiction de l’évêque et le Magnificat, la statue de la Vierge et les bannières ont rejoint leurs places au son de l’orgue et de la bombarde, interprétant un An Dro festif, avant de laisser la basilique s’endormir. Le lendemain, la messe pontificale et les vêpres y résonneraient encore.

Sur invitation de Monseigneur Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, Mgr Ravel, qui avait auparavant visité les militaires (gendarmes) locaux,  a donc présidé pour la première fois un pardon breton, le plongeant au coeur de l’expression de la foi bretonne, invitant les centaines de pélerins « à ne plus être des handicapés de l’action », mais d’être des chrétiens prêts à se lever « ici et maintenant » pour annoncer l’évangile dans le monde et  le vivre au quotidien. 

Pour en savoir plus : le site de la paroisse de Guingamp

Crédit photos : Ar Gedour Mag

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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Un commentaire

  1. Salut ,j’avais participé a la journée Mondial de la Jeunesse de Madrid 2011 (JMJ) ,pour la journée Mondial du Bresil je suis tres Motivé encore ,Mais le Frais de participation est tres élevé pour Moi.$2500 US.Je veux Bien Aller ,Jeune D’Haiti. en plus je veux etres parmis les Volontaires

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