Ar Gedour Actualité spirituelle et culturelle de Bretagne
Le Hamon-Martin Quintet était présent au Festival Interceltique, pour clôturer le FIL off de la Taverne du Roi Morvan ce dimanche 18 août, où les artistes ont pu déployer leurs derniers titres issus de leur album à venir.
Après de nombreuses collaborations artistiques, avec notamment Rosemary Standley, Hamon Martin Quintet, le groupe breton le plus programmé en Fest-noz, revient sur le devant de la scène avec son septième album intitulé et si l’idée coulait de source. Ce nouvel opus marque un engagement environnemental fort, mêlant musique à danser et textes engagés. Il sortira le 6 septembre 2024 sur toutes les plateformes numériques et en CD, mais d’ores et déjà vous pouvez découvrir depuis aujourd’hui le single du titre « Et si l’idée coulait de source ».
On y découvre des perles musicales : Vingt-sept à la dizaine, un pari fou et rarissime réunissant un grand nombre de dizaines en une seule chanson ou encore Aydinlar, une mélodie ouzbek très populaire, où la cornemuse s’invite pour la première fois au sein du groupe.
Un répertoire à danser réinventé
Pour ce nouvel album, le quintet choisit de revisiter – toujours avec un talent incontestable – un répertoire spécifiquement destiné à la danse. Cependant, fidèle à son esprit innovant, il y intègre avec ambition le fruit de son travail sur la chanson et la dimension concertante, en proposant une création unique avec des nouveaux textes contemporains. Cette approche singulière apporte une touche innovante à l’univers des musiques traditionnelles.
Danses et partages
Il s’agit « d’inciter le danseur à rentrer dans la danse, à chanter, à s’adoucir parfois, à s’énerver, à écouter simplement… Passer par différents états de danses, de transes. Chanter, déchanter, rechanter…“ confie Erwan Hamon.
Le désir de revenir à un répertoire à danser découle de sa volonté de poursuivre l’exploration d’un sillon riche en rythmes et en mélodies, puissant dans sa relation avec les danseurs, et extrêmement populaire.
Un engagement militant et poétique
Depuis ses débuts, le quintet se distingue par son engagement en faveur de la justice sociétale et environnementale. En 2010, le groupe avait déjà marqué les esprits avec Notre-Dame des Oiseaux de fer, créé pour soutenir la mobilisation contre la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes. Ce nouveau projet marque une continuité dans l’engagement militant du groupe. Inspiré par les manifestations de mars 2023 contre la création de méga-bassines à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, le titre et si l’idée coulait de source, une mazurka écrit par Julie Bonnafont, mêle poésie pleine de bon sens et d’espoir avec des paroles percutantes abordant des enjeux environnementaux avec une sensibilité artistique unique.
Une alchimie musicale parfaite
Le groupe met en avant plus de vingt ans de collaboration musicale, fusionnant la musique à danser de Haute Bretagne avec des influences variées telles que le jazz, la musique arabe du Proche-Orient et la chanson. Au cœur de ce projet, la voix puissante et enracinée de Mathieu Hamon, est magnifiée par les envolées virtuoses de Janick Martin à l’accordéon diatonique et d’ Erwan Hamon à la bombarde et à la flûte traversière en bois. La rythmique solide et les harmonies audacieuses de Ronan Pellen au cistre et d’Erwan Volant à la basse complètent cet ensemble harmonieux et inspiré.
Le répertoire de l’album
Cette création fait appel à des auteurs qui ont écrit et proposé des nouveaux textes contemporains. Julie Bonnafont, violoniste et poétesse, Denis Flageul, parolier de la création Kharoub, et Gilbert Bourdin, chanteur des Ours du Scorff décédé en 2021, ont contribué à cette œuvre. Mathieu Hamon, le chanteur du quintet, a également écrit deux nouveaux textes. En outre, deux poèmes de Paul Fort (décédé en 1960) intitulés Quand le froid vient me saisir et Où donc est ma peine ont été mis en musique. Le quintet reprend également Au gui l’an neuf de Melaine Favennec, un chant énumératif qui entraîne dans une transe parlée et chantée, avec toujours autant d’attachement au terreau fertile qu’ est la Haute Bretagne.
