Nous vous entretenons aujourd’hui d’un ouvrage qui vient tout juste d’être publié, et dont nous avions déjà abordé le thème sur Ar Gedour. Dans cet ouvrage qui porte le titre évocateur « Héritage », l’auteur Claude Aimé-Marie Cadoret présente la correspondance de 1916 à 1918 entre sa grand-tante Marie-Philomène Cadoret, poétesse et chanteuse et son grand-père, prisonnier en Allemagne.
La présentation a été rédigée par Dominique Alix Quoniam de Schompré et la préface, par Dominique de Lafforest, ancien correspondant patrimoine du Télégramme… et collaborateur d’Ar Gedour. La labellisation nationale de La Mission Centenaire a été délivrée via la Commission de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de guerre.
A ceux qui s’intéressent à la fois à cette période, à la culture bretonne, à la figure d’une femme qui a marqué le paysage culturel breton ou encore à la transmission d’un patrimoine riche : il s’agit ici d’un livre que vous apprécierez. Vous pourrez même l’offrir autour de vous, car sa qualité est à souligner. Une idée de cadeau de Noël, à acheter dès aujourd’hui…
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Nous vous avions déjà parlé de cette femme de Bretagne, et c’est depuis la parution de cet article que l’auteur a pris contact avec nous. Nous éprouvions de l’intérêt pour cette figure emblématique de la Bretagne.
Marie Philomène Cadoret, dite Filomena (1892-1923), à qui est consacré cet ouvrage, est originaire de Bonen, près de Rostrenen. Fille d’une famille de paysans, très tôt elle révéla d’incontestables dons pour la musique, l’écriture, la poésie, en breton évidemment, sa langue maternelle. Elle précédera en cela de quelques années une autre femme poète et écrivain, Angela Duval (1905-1981). Une caractéristique entre ces deux femmes : outre un immense amour de la Bretagne, une foi profonde, et les yeux de l’innocence de l’enfance pour la beauté de la création qu’elles chantent dans leurs poèmes (nous renvoyons notre lecteur à l’article concerné)
Ce fut donc avec un réel intérêt que nous avons appris la publication de cet ouvrage, que nombre de nos lecteurs apprécieront. En effet, cet opus édité par La Com’Edit – maison d’édition installée à Moëlan/Mer – relate une période sombre et triste, mais de laquelle ressort malgré tout une immense tendresse entre les membres de cette famille. Leur piété et leur foi en l’existence d’un monde plus juste et plus joyeux semblent chevillées au devenir de chacun, aussi fortement que le lien avec la terre bretonne. Un chemin d’humanité d’une grande femme à l’heure du chemin des dames, en quelque sorte.
En cela, les échanges scripturaires entre les personnages du livre sont riches. D’anecdotes… mais plus encore ! Car Héritage comprend également des images du patrimoine religieux, des photographies de Verdun, des clichés de prisonniers australiens, serbes et français, des poésies et partitions de musique, plusieurs textes publiés dans la Croix des Bretons par Joseph Le Velly, les hommages du diocèse de Tréguier, d’Yves Le Diberder et d’Anatole Le Braz, des extraits du Journal de Marche des Opérations militaires, un rapport de la Croix Rouge à propos des camps de prisonniers en Allemagne.
C’est donc, en cette année du centenaire de l’armistice de 1918, un témoignage d’importance que nous livre ici Claude Cadoret, et il s’y est attelé avec minutie, offrant même au lecteur un CD joint à son oeuvre, pour mieux faire comprendre la profondeur d’un cantique qui aura marqué sa vie, mais aussi celle de toute sa famille. Ce cantique à l’air ancien dédié à Intron Varia Rostren, chant d’une magnifique transcendance, dont l’air fut popularisé par Alan Stivell sous le titre « Spered Hollvedel » ou qui est aussi connu comme cantique à la Sainte Vierge, utilisé pour les mariages comme acte de consécration des nouveaux époux à la Vierge Marie avec des paroles signées Le Dantec et tirées de la « Noce Bretonne ». Sans oublier que cet air est aussi celui du cantique à Notre-Dame de Liesse en Locmaria (Bonen).
Lorsque vous achèterez le livre, je ne peux que vous inviter à mettre le CD à l’écoute, et à vous laisser porter par la magnifique interprétation instrumentale d’Intron Varia Rostren par le Quatuor des Volcans, ou par son chant chef-d’œuvre Ar Vatez vihan (la Petite servante) qui deviendra très vite populaire… dont l’air sera même repris sous le cantique Deit oh ar en aoter.
Posez-vous alors devant la cheminée puis plongez-vous dans ces pages, alors qu’approche le centenaire de l’armistice de 1918. Alors les témoignages ici retranscrits, y compris ceux de l’auteur qui livre ici hommage à ses ancêtres mais aussi un témoignage de foi profonde, prendront une dimension émouvante.
L’auteur Claude Cadoret est né le 1er août 1964 à Saint-Brieuc, descendant de plusieurs générations de tailleurs. Il s’inscrit dans la tradition familiale en travaillant de nombreuses années dans le textile et la grande distribution, puis reprend ses études.
Son parcours change de direction à la suite d’une rencontre avec la cantatrice sud américaine Ana Raquel Satre. Il écrit dans le Télégramme, puis Ouest-France, le Progrès de Cornouaille et la revue Art Sacré. Il collabore aussi avec Keranforest pour le livre «Chapelle en Cornouaille» et Olivier Leveque «Les films de l’érable» pour la réalisation de films HD sur le thème du patrimoine religieux breton et celui de la musique sacrée. Il réalise la réédition de l’enregistrement de 1962 du «Giulio Cesare» de Haendel interprété par Ana Raquel Satre, soprano et l’orchestre philharmonique de Montévidéo, sous le label Stickmusic. Organiste, il est engagé dans les actions de sauvegarde du patrimoine religieux breton.
Nous l’avons rencontré il y a quelques jours, et nous avons vu en lui un homme passionné, avide de transmettre cet héritage aux nouvelles générations, inscrivant Koulmig Arvor dans une histoire à (faire) connaître. :
Ar Gedour : Comment vous est venue l’idée d’écrire ce livre ?
Claude Cadoret : J’ai eu l’idée de cet ouvrage en 1994 suite à l’accompagnement d’un envoi humanitaire en Croatie. Lors de ce voyage, j’ai assisté à une cérémonie au monastère de Cocovak. Nous étions environ 500 personnes, il faisait très chaud, et pour attendre que le Père franciscain débute la messe, je me suis assis sur les marches du monastère. J’avais rencontré auparavant un prêtre canadien, il est venu me parler. C’est alors que je lui ai indiqué que nous étions le 14 août en lui expliquant qu’à 12h précises en la collégiale de Rostrenen, chaque année, je jouais le cantique « Itron Varia Rostren » pour l’intronisation du buste de la Vierge avec la vraie couronne (conservée dans le coffre de la mairie de Rostrenen, celle du livre).
Il m’a répondu qu’il ne parlait pas le croate, mais qu’il allait s’en occuper durant la messe à laquelle il participait. Il a pris le micro après avoir expliqué mon histoire aux autres prêtres et a fait l’annonce juste avant midi m’indiquant de me mettre à l’orgue et j’ai joué le cantique à distance devant une assemblée internationale.
… une histoire étonnante !?
Un autre chose est étonnante, c’est que je me suis retrouvé à cet endroit à la suite d’un repas avec Monique et François Audrain qui en avaient parlé dans le cours d’une discussion. Ce n’est que bien plus tard que j’ai décidé de m’y rendre. Voilà pour cette petite histoire un peu magique tout de même.
Votre famille a un certain rapport avec le culte de la Vierge Marie…
Dans mon livre, j’aborde ce rapport que toute ma famille a avec le culte marial ; c’est aussi la raison pour laquelle je porte ce troisième prénom, tout comme mes ancêtres.
Mais revenons-en à la genèse du livre…
Après, en 2004, en revenant de mon centre de formation à Paris, j’ai rencontré dans le train la grande Ana Raquel Satre qui, pour me remercier d’avoir pu faire graver son enregistrement de « Giulio Cesare » de Haendel datant de 1962, a mobilisé tous ses amis musiciens pour m’offrir l’enregistrement du cantique dans la version romantique de Charles Colin, organiste titulaire de la cathédrale de Saint-Brieuc.
Après, il y a le décès de mon père qui avait conservé le fonds familial de mon grand-père dans une vieille boîte et que je rêvais de sauvegarder pour pouvoir écrire un livre à propos de la Grande Guerre, de notre lien avec ces choses spirituelles, dans l’idée de parler de Paix et pour transmettre aux jeunes générations… Voilà, le détail est dans le livre : explication dans le chapitre de présentation des correspondances.
Mais il y a un autre voeu que je formule : j’aimerai que soit un jour organisée une année « Marie-Philomène Cadoret » au festival de Cornouaille, ici à Quimper…
Téléchargez quelques bonnes feuilles de l’ouvrage en cliquant ici :
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Sortie prévue le 2 novembre 2018.
Prix de vente : 25 € – 264 pages – CD Inclus
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Brav !