« Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! »
Ce dimanche, l’Eglise nous propose le récit de la femme adultère et du pharisien Simon. C’est une correction pour Simon que Jésus reprend avec la parabole des deux débiteurs. Jésus souligne avant tout l’attitude fermée et si peu miséricordieuse de Simon : « je suis entré chez toi tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds (…) tu ne m’as pas embrassé (…) tu ne m’as pas versé de parfum sur la tête. » (Luc 7, 36…). Alors que Simon avait invité Jésus chez lui ! Pourtant, ces gestes étaient attendus par Jésus comme ces signes habituels pour honorer son invité.
Le contraste avec cette femme de mauvaise vie est frappant : « elle a mouillé mes pieds de ses larmes (…) elle, au contraire, n’a pas cessé d’embrasser mes pieds (…) elle m’a versé du parfum précieux sur les pieds ». Jésus pourrait rejeter les gestes presque déplacés de cette femme pècheresse. Elle aime Jésus avec les restes des gestes de son ancienne vie ! Et Jésus ne la rejette pas. Elle est d’abord-là la tendresse miséricordieuse du Christ. Et Jésus souligne que son grand amour sûrement est encore à purifier, mais que cela le touche profondément et ouvre à cette femme l’accès au pardon de Dieu, le pardon que seul Dieu peut accorder, celui des péchés.
C’est bien cette Foi aimante, mais, cette foi sans calcul, sans fausse pudeur, entière et vraie que Jésus accueille. C’est une leçon très forte pour chacun d’entre nous sur le sens profond de la Foi.
Tout d’abord pour nous faire découvrir que la vraie Foi est la Foi dans l’amour, une Foi humaine c’est-à-dire profondément incarnée : laver, mouiller de ses larmes, embrasser, sécher parfumer. La Foi qui ne s’incarne pas est fausse.
Et deuxièmement, une Foi qui comprend qu’aimer c’est toujours aimer à nouveau. C’est essentiel de saisir cela. Aimer c’est toujours aimer à nouveau, malgré le passé accusateur, comme celui de cette femme, si lourd ! Avancer c’est toujours se relever ! C’est le regard si sage, si beau et si compatissant que pose Jésus dans cet Evangile. Puissions-nous aussi oser aimer à nouveau, sans gêne, sans préjugé, au-delà de tous les « simons » qui nous entourent et qui pourraient nous arrêter. C’est cet amour toujours nouveau et incarné qui nous obtient le pardon de Jésus et la paix du cœur : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! ».
Les lectures du jour sont disponibles ici . Références des lectures : 1ere lecture : 2S12, 7-10.13 ; 2ème lecture : Ga 2, 16, 19-21 ; Evangile : Lc 7, 36-50