Saints bretons à découvrir

Le 6 novembre, nous fêtons Saint Efflam, mais aussi St Gwenneg et St Mélaine

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min
Saint Efflam - Photo Ar Gedour (DR)
Saint Efflam – Photo Ar Gedour (DR)

Aujourd’hui, 6 novembre, nous fêtons Saint Melaine, mais aussi Saint Gwenneg et Saint Eflamm. Ce dernier prénom se décline aussi sous les formes Efflam- Efflamm – Efflama -Efflamma – Efflame.

Saint Efflam

On prête à saint Efflam une vie merveilleuse. Efflam (ou Efflamm, en breton s’écrit aujourd’hui Eflamm, prononcé [eflâm]), prince d’Hibernie, était le fils d’un roi irlandais, né en 448, marié très jeune à Enora, il fit vœu de chasteté. Un ange l’aida à résister à la tentation, et il s’enfuit en Bretagne, débarquant à Plestin, dans le Trégor. Il rencontra le roi Arthur qui poursuivait un dragon, fit jaillir une source à Saint-Efflam pour le désaltérer, puis pria devant l’antre du dragon, qui alla mourir en se précipitant dans la mer. Un dragonslayer, en quelque sorte.

Son épouse Enora le rejoignit dans un oratoire qu’il lui avait fait bâtir. Il mourut en 512.

Le nom serait issu du breton flamm (brillant) ou du latin flamen (prêtre romain). En 994, on retrouva ses restes dans la chapelle Saint-Efflam à Plestin. Il devient le patron de Plestin-les-Grèves (22), où lui est érigé un gisant. Réputé soigner les brûlures (très probablement en raison d’une mauvaise compréhension du prénom semblable au feu), les douleurs oculaires, diverse tumeurs ainsi que des affections des membres, Saint Efflam reçoit en présents des clous et des pointes.

A Langoëlan, on l’invoque pour se protéger contre le feu, le tonnerre et la mort subite. La tradition rapporte qu’il est aussi le patron des conscrits et des maris jaloux :

” Ceux-ci déposent à la surface de l’eau trois morceaux de pain figurant le saint, le mari et son épouse ; lorsque le morceau du saint se rapproche des deux autres, aucune trahison n’est à redouter. ”

Il est honoré à Carhaix (Finistère), Langoëlan, Merlevenez (Morbihan), saint Efflam est le patron de Plestin-les-Grèves (Côtesd’Armor). Jadis, plusieurs chapelles lui étaient dédiées à Kervignac, Langoëlan, Saint-Gildas et Carnoet (Côtes-d’Armor) et Plestin. Les chapelles de Morlaix (Finistère) et de Pedernec (Côtes-d’Armor), fort anciennes, sont encore placées sous son vocable. Plestin conserve le tombeau du saint, datant du XVI’ siècle et plusieurs statues. Une statue du XVIII’ siècle le représente en riche costume à Trebeurden (Côtes-d’Armor). Nous trouvons encore d’autres statues qui le représentent à Morlaix, Carnoet, Plusquellec, Tonquedec, Trezeny (Côtes-d’Armor). Enfin, à la Vallée des Saints, une belle statue en granit rose le représente avec brio. Sur un côté de la statue se trouve sainte Enora.

Il existe au mois deux chants à Saint Efflam : l’un est plutôt un chant qui reprend le côté légendaire « Sant Efflam hag ar Roue Arzhur » issu du Barzaz Breiz, repris récemment par le groupe Tri Yann. L’autre est un cantique en l’honneur de Saint Efflam, chanté à Kervignac.

Pour en savoir plus

Saint Melaine

Il évangélisa la région et l’abbaye bénédictine qui prit son nom, perpétua son culte. Une localité perpétue également sa mémoire: Saint-Mélaine (35220).

« Saint Melaine naquit au Ve siècle près de Redon à Platz (Brain-sur-Vilaine) dans une famille gallo-romaine. Élu troisième évêque de Rennes un 6 janvier, il assista en 511 au concile d’Orléans où il signa aussitôt après le métropolite de Bordeaux qui présidait. Il exerça un rôle politique important en favorisant par ses contacts avec Clovis le rapprochement entre les francs et les gallo-romains. Il se retirait souvent dans son pays natal où il avait construit un monastère. Il y mourut vers 530. Le 6 novembre est la date de sa depositio (sépulture). La translation de son corps porté en barque sur la Vilaine jusqu’à Rennes fut triomphale et, dit-on, accompagnée de miracles. Elle marqua le début de son culte.

Il fut inhumé sur la colline dite ‘champ du repos’, où allait être édifiée l’abbaye Saint-Melaine. Selon sa Vie, récit écrit au IXe siècle, il parcourait les campagnes et faisait des miracles au moyen d’huile bénite auprès des malades et des infirmes, mais, par humilité, il usait de l’application de quelque emplâtre ‘afin que la grâce des guérisons que Dieu lui avait octroyée fût plutôt attribuée à la vertu des simples qu’à ses mérites’. Saint Melaine est le patron principal du diocèse de Rennes. »
(source: les saints patrons de la paroisse ND de Bonne Nouvelle – diocèse de Rennes)

Saint Gwenneg

Gwenneg était le frère de Judoc, lui-même frère ou cousin de Judicael, et fonda au 7e siècle le monastère de Wormhout.

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À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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Un commentaire

  1. Très bonne fête à vous, Efflam ! Merci d’avoir eu la simplicité de nous annoncer le jour de votre fête !
    Je reviens de chez les soeurs du Vincin pour le 1er samedi du mois. Le jour où j’aurai appris le breton, si je ne suis pas trop mauvais, je laisserai une place au sermon en breton, gwened si possible !
    J’aurai donc 2 questions à ce sujet :
    1) Est-ce qu’il y aurait un inconvénient à inaugurer un pardon en l’honneur de ND des Neiges, ici au G Fougeray ? Chaque année, il y a une journée en son honneur (début octobre en gros). On se demande si on en ferait pas un pardon, avec tout de même une touche bretonne un peu marquée évidemment. Toutefois, il faut tenir compte que beaucoup de pèlerins ne sont pas bretons, et ne viennent pas pour le pardon, mais bien pour prier ND des Neiges. Les 2 ne sont pas incompatibles, mais déjà il faut voir s’il y aurait en soi un obstacle à créer un pardon sur un pèlerinage qui n’a pas 40 ans (nous sommes arrivés ici en 1984).
    2) Je n’ai pas beaucoup de temps pour apprendre le breton. Mais si vous avez une méthode accessible, je suis preneur.
    Enfin, je ne vous oublie pas, mais je vous avoue que le temps me manque pour un article.
    Je vous redis bonne fête (Bloavez fest ?) et nous confie à vos prières,
    Frère Edouard

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