Aujourd’hui, 6 novembre, nous fêtons Saint Melaine, mais aussi Saint Eflamm. Le prénom se décline aussi sous les formes Efflam- Efflamm – Efflama -Efflamma – Efflame.
On prête à saint Efflam une vie merveilleuse. Efflam (ou Efflamm, en breton s’écrit aujourd’hui Eflamm, prononcé [eflâm]), prince d’Hibernie, était le fils d’un roi irlandais, né en 448, marié très jeune à Enora, il fit vœu de chasteté. Un ange l’aida à résister à la tentation, et il s’enfuit en Bretagne, débarquant à Plestin, dans le Trégor. Il rencontra le roi Arthur qui poursuivait un dragon, fit jaillir une source à Saint-Efflam pour le désaltérer, puis pria devant l’antre du dragon, qui alla mourir en se précipitant dans la mer. Un dragonslayer, en quelque sorte.
Son épouse Enora le rejoignit dans un oratoire qu’il lui avait fait bâtir. Il mourut en 512.
Le nom serait issu du breton flamm (brillant) ou du latin flamen (prêtre romain). En 994, on retrouva ses restes dans la chapelle Saint-Efflam à Plestin. Il devient le patron de Plestin-les-Grèves (22), où lui est érigé un gisant. Réputé soigner les brûlures (très probablement en raison d’une mauvaise compréhension du prénom semblable au feu), les douleurs oculaires, diverse tumeurs ainsi que des affections des membres, Saint Efflam reçoit en présents des clous et des pointes.
A Langoëlan, on l’invoque pour se protéger contre le feu, le tonnerre et la mort subite. La tradition rapporte qu’il est aussi le patron des conscrits et des maris jaloux :
” Ceux-ci déposent à la surface de l’eau trois morceaux de pain figurant le saint, le mari et son épouse ; lorsque le morceau du saint se rapproche des deux autres, aucune trahison n’est à redouter. ”
Il est honoré à Carhaix (Finistère), Langoëlan, Merlevenez (Morbihan), saint Efflam est le patron de Plestin-les-Grèves (Côtesd’Armor). Jadis, plusieurs chapelles lui étaient dédiées à Kervignac, Langoëlan, Saint-Gildas et Carnoet (Côtes-d’Armor) et Plestin. Les chapelles de Morlaix (Finistère) et de Pedernec (Côtes-d’Armor), fort anciennes, sont encore placées sous son vocable. Plestin conserve le tombeau du saint, datant du XVI’ siècle et plusieurs statues. Une statue du XVIII’ siècle le représente en riche costume à Trebeurden (Côtes-d’Armor). Nous trouvons encore d’autres statues qui le représentent à Morlaix, Carnoet, Plusquellec, Tonquedec, Trezeny (Côtes-d’Armor). Enfin, à la Vallée des Saints, une belle statue en granit rose le représente avec brio. Sur un côté de la statue se trouve sainte Enora.
Il existe au mois deux chants à Saint Efflam : l’un est plutôt un chant qui reprend le côté légendaire « Sant Efflam hag ar Roue Arzhur » issu du Barzaz Breiz, repris récemment par le groupe Tri Yann. L’autre est un cantique en l’honneur de Saint Efflam, chanté à Kervignac.
Bonne fête à l’auteur !
Trugarez dit, Benead !