Après nos diverses publications concernant la recognitio du Missel Romain en breton, et la publication dans le mensuel diocésain Eglise en Côtes d’Armor (numéro de janvier), l’AFP publie à son tour un communiqué, repris en choeur par la presse sur
il y a bien d’autres relais, reprenant aussi l’information.
Notons en passant que ce ne sont pas 5 ou 6 prêtres qui célèbrent en breton, mais bien un peu plus, si on les sollicite. Pas assez encore pour proposer régulièrement et partout une liturgie totalement en breton. Mais n’attendons pas, car la publication de ce missel peut être l’occasion de promotionner la langue bretonne et l’intérêt de l’utiliser régulièrement. Ce n’est pas tous les jours que l’on a une telle couverture médiatique capable de toucher bretons locaux et de la diaspora. Au lieu de se battre sur des points orthographiques ou lexicaux, sur l’usage d’un idiome local ou l’autre, bref… des broutilles que ne servent qu’à un statu quo sclérosé, il convient de réfléchir ensemble pour générer rapidement des actions concrètes. Voici quelques pistes, complétants nos articles à ce sujet. D’autres viendront dans quelques jours sur votre blog préféré.
– Il serait déjà souhaitable que Monseigneur d’Ornellas puisse enfin impulser au séminaire de Rennes une formation à l’inculturation bretonne à chacun des séminaristes. Nous espérons qu’il saura comprendre l’intérêt de cette formation pour un ancrage fort de la foi dans le terroir breton. Il saura sans nul doute s’appuyer sur le décret Ad Gentes sur l’activité missionnaire de l’Eglise. Les prêtres seront authentiquement des prêtres pour qui la chose bretonne n’est pas étrangère, et s’y appuieront pour mieux poser les pierres de chaque Eglise.
– Chaque équipe paroissiale se doit d’être ouverte au breton, comme elle peut l’être à d’autres cultures. En proposant déjà des cantiques bretons régulièrement (disons chaque dimanche), la langue sera déjà réintroduite dans les Eglises locales pour parler au coeur de chacun. Car dee manière consciente ou non, les bretons restent attachés à une culture ou vibrent à son endroit. Voyant que la nouvelle évangélisation e brezhoneg est plongée dans la Pentecôte, chacun saura que l’usage des langues n’est pas clivage mais tremplin pour une action efficace en cette année de Foi.
– Pour ne pas exclure brittophones et non brittophones, l’usage de feuillets bilingues peut être une solution à ne pas bannir. Ar Gedour est à disposition pour proposer de plus en plus d’outils et de ressources pour travailller en ce sens, que l’on connaisse le breton ou non.
– Une formation liturgique peut être proposée, et que chacun (re)découvre le Missel Romain et la sa présentation générale (PGMR) de manière à connaître l’art de célébrer, qu’il soit en français, en breton, ou bilingue. La publication de ce Missel peut en être une opportunité intéressante.
Ne ratons pas le coche. Car comme le précisait Clément Guillon (+), évêque de Quimper et Léon, en 2004, « notre Église choisit d’évoluer en encourageant les nouvelles générations à prendre leur place dans sa vie courante. Bien des jeunes, y compris des non bretonnants, manifestent un vif intérêt à la langue et la culture bretonnes. La prise en compte de cet intérêt lorsque nous annonçons l’Évangile les rendra mieux disposés à entendre cette annonce ». Il ne s’agit pas donc pas de revenir au passé, mais de s’en inspirer pour un élan vers le futur pour répondre au besoin de l’Homme manifestant « un désir toujours plus profond d’une expérience religieuse ou spirituelle », au-delà des barrières que seul se met l’Homme. Voilà l’essentiel ! Et si en plus cela permet de participer pleinement à la sauvegarde du patrimoine linguistique, culturel et spirituel breton, alors n’attendons plus !
Pour creuser un peu plus :
– Le renouveau de la culture bretonne, un défi pour l’Eglise
et tous nos articles dans les rubriques « inculturation » et « nouvelle évangélisation«