Le député breton Marc Le Fur est interviewé dans Famille Chrétienne (le numéro de cette semaine). Extrait :
« Se révolter, c’est une tradition bretonne ?
Ce que les Bretons disent à haute voix, les Français le pensent tous. Ce n’est pas la première fois que, courageusement, les Bretons se battent pour les autres : en 1914-1918, on a donné (Note d’Ar Gedour : le discours du président hier a omis de parler des fusillés bretons, qui n’obéissaient pas aux ordres parce qu’ils ne comprenaient pas les ordres en français, langue étrangère pour eux).
Et si on a repris le symbole des bonnets rouges, qu’on ne s’y trompe pas ; ce n’est pas le bonnet phrygien des Parisiens. C’est le bonnet que portaient mes ancêtres, paysans de Bretagne, qui ne voulaient pas que Louis XIV leur impose des impôts supplémentaires.
Vous voyez des similitudes avec La Manif pour tous…
Bien sûr, La Manif pour tous et la révolte bretonne sont deux combats de nature différente. Mais ils ont un point commun majeur et une grande cohérence : le souci de la cohésion sociale et le refus d’une société individualisée et atomisée. Dans les manifestations actuelles, on n’est pas dans une logique de lutte des classes, mais dans une logique de cohésion.
Un autre point commun avec le combat pour la famille est le refus de ce qui fonde le jacobinisme, c’est-à-dire décider abstraitement des choses. Le jacobinisme considère que l’idée générale doit l’emporter. Et nous, nous considérons que c’est la réalité – familiale ici, territoriale là – qui est première.
Au fond, comme dans le combat pour la famille où nous nous battions pour des choses très simples, ici nous ne demandons rien d’extraordinaire : qu’on nous laisse travailler et offrir une perspective à nos enfants. »