Ce week-end a lieu le pardon de Notre-Dame du Roncier (Josselin), qui sera présidé par le Cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, après être intervenu à l’Université Catholique de l’Ouest – Bretagne Sud puis hier soir à Sainte Anne d’Auray dans une cathédrale comble.
La dernière fois qu’un cardinal est venu à ce pardon, c’était en 1985 : le cardinal François Marty a présidé l’évènement aux côtés de Mgr Pierre-Auguste Boussard, évêque de Vannes.
Si des livrets seront distribués, il se peut que vous ayez du mal à en trouver. C’est pourquoi Ar Gedour vous partage ce livret, à feuilleter sur votre smartphone. Et si vous écoutez le pardon en direct sur RCF sud Bretagne, vous pourrez suivre l’office. Cliquez sur le symbole pour être en plein écran et feuilleter le fichier.
Si le répertoire est intéressant (français et latin) et montre bien cette volonté de faire de la grand-messe du pardon un événement de sanctuaire qui dépasse les frontières josselinoises. il n’y a cependant pas de cantiques en breton durant ce pardon. D’aucun diront que nous sommes là en pays gallo, Josselin faisant partie du domaine perdu par le breton : dès la fin du XVIe siècle, la ville, résidence des ducs de Rohan, est en pays gallo, selon d’Argentré (1588) dont la rigueur a parfois été discutable. Mais d’autres affirmeront que Josselin est en pays bretonnant bas-vannetais. L’un de nos collaborateurs linguiste nous certifie ainsi que jusqu’au XVIème siècle, on y parlait breton. Et au début du XXème siècle, les paysans locaux parlaient encore breton, comme le lui avait confié son oncle qui passait dans les fermes.
Josselin fut aussi un carrefour de pèlerins venant tant du pays gallo que du pays breton. Et pour les Anglais une étape vers Saint-Jacques-de- Compostelle. Ce fut aussi une étape pour les pèlerins du Tro-Breiz (circuit rétabli en 1999).
Un tel pardon et un tel sanctuaire pourraient donc certainement jouer aussi la carte bretonne (par exemple avec au minimum un cantique à Notre-Dame du Roncier chanté de manière bilingue, français / breton. Voire trilingue avec des couplets en gallo, même si le gallo n’a jamais été utilisé en liturgie, excepté lors de la messe télévisée qui a eu lieu l’an passé en direct du Faouët (un couplet du chant d’envoi) et lors de l’arrivée du Tro Breiz à Saint Malo cette année (un couplet du chant d’entrée). Le chant d’entrée utilisé cette année possède même un couplet en breton. Il y a donc de quoi faire …
Le saviez-vous ?
Le nom de Josselin est une bretonnisation du terme germanique, plus exactement un dérivé du terme Guþlingr signifiant fils de Dieu. L’évolution linguistique de Guþr = Dieu [prononcer juth(th anglais ss)-r) a donné en moyen-breton judoc (þ devenu d) et en vieux-normand Josse.
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