En 2014, nous vous proposions un article traitant des « Hymnes bretons de la Fête des Morts et des funérailles« . Vous préparez le répertoire de la fête de la Toussaint et du 2 novembre, deux fêtes différentes (l’une pour les saints et l’autre pour les morts) mais complémentaires, qui ont lieu dans moins d’un mois ? N’oubliez pas le répertoire breton, qui est particulièrement beau, que ce soit dans les mélodies ou dans les paroles. Du Kantik ar Baradoz à Baradoz dudius, le répertoire est important, et si vous même ne savez pas les chanter, aller chercher les anciens et demandez-leur de vous les apprendre. Pensez à vous référer à cette liste non-exhaustive de cantiques pour les intégrer à votre répertoire paroissial (y compris pour les funérailles), notamment sur le site Kan Iliz.
N’hésitez pas à relayer cet article dans vos bulletins paroissiaux, sur vos sites, … et informez-nous des initiatives dans vos paroisses.
Les Bretons ont toujours eu une «relation intime» avec la Mort, non pas par un penchant morbide douteux, mais par une lucide conscience que leur «fin dernière», le futur « bien-être » de leur âme était une affaire trop sérieuse pour la négliger.
L’Ankou, ce personnage emblématique des «Légendes de la Mort», était «l’invité surprise» qu’il fallait aussi ménager…
L’Eglise, le Mercredi des Cendres, le rappelait en appliquant celles-ci sur les fronts, de «ne pas oublier qu’on n’était que poussière, et que l’on retournerait en poussière». Et si l’intéressé s’abandonnait à l’oublier, certains frontons des ossuaires (1) affichaient sans détours l’adresse du défunt aux vivants :
«Hodie mihi, cras tibi» ( aujourd’hui à moi, demain à toi ).
La littérature bretonne est riche de légendes mettant en scène la mort, dont les fameuse «Légendes» d’Anatole Le Braz, ou encore le «Mirouer de la Mort», long poème breton du XVI e siècle (2). Jean-Pierre Calloc’h dans ses « Lais » de son célèbre «War an Daoulin» exprimera aussi cette relation intime avec la mort. Bien des écrivains et dramaturges, comme Tanguy Malmanche seront inspirés par «Elle». Des musiciens comme Jef Le Penven ou Guy Ropars puiseront les sources de leurs œuvres dans le riche patrimoine des hymnes bretons pour les défunts. Un patrimoine musical – qui n’aura d’égal que la «Messe des défunts» grégorienne, dont le Requiem, le Dies Irae, le Libera, le Languentibus in Purgatorio* ou l’In Paradisum – seront également à l’origine de leurs plus belles compositions. Signalons encore, le cantique des funérailles du film «Dieu a besoin des hommes», « Klemm ar re Dremenet » ( La plainte des Trépassés ) écrite par Herry Caouissin, conseiller de Jean Delannoy, et dont la musique fut composée par René Cloérec.