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[PARDONS DE BRETAGNE] Sainte Barbe – LE FAOUET

Amzer-lenn / Temps de lecture : 5 min

Une nouvelle rubrique voit le jour depuis quelques semaines, pour mettre en avant différents pardons bretons, mais aussi pour permettre aux organisateurs d’avancer sur certains sujets. Ces articles ne seront donc pas uniquement là pour relater l’actualité des pardons mais aussi pour parler de la liturgie, proposer des points à améliorer, donner des idées de dynamisation, etc… Les comités de chapelles et animateurs se donnent souvent sans compter, mais malgré la bonne volonté, ils peuvent être démunis notamment sur l’aspect religieux.

Il ne s’agit donc pas de faire ici des articles « critiques » mais constructifs, à l’adresse des comités concernés mais aussi des autres car ce qui est valable pour l’un peut aussi l’être pour un autre.. Ar Gedour est bien évidemment prêt à aider sur demande, comme c’est déjà parfois le cas. Rendez-vous dans la rubrique « Organisation de Pardons » pour plus d’informations.

pardon sainte barbe Le FaouetEn ce dernier dimanche de juin, la chapelle Sainte Barbe du Faouët (Diocèse de Vannes) a vu arriver plusieurs centaines de personnes pour participer au traditionnel pardon local. Cette année, la messe était présidée par le Père Jégouzo, chancelier du Diocèse de Vannes, une messe principalement en français, avec le Gloria de Angelis (donc en latin) et le chant final à Sainte Barbe e brezhoneg, que vous pouvez découvrir ici chanté par les enfants de Skol ar Galon Sakr (Ar Faoued) en 2013.

La chapelle Sainte-Barbe – nous dit ce site –  avait été bâtie, selon la tradition locale, par un sei­gneur du pays, surpris à la chasse par un violent orage dont il sortit sain et sauf. Datée de 1498, cette chapelle de style gothique flamboyant a été construite dans un site magnifique, au-dessus de la vallée de l’Ellé. A l’intérieur, des vitraux retracent des scènes de la vie de sainte Barbe et différents mira­cles qu’on lui attribue, ainsi que la légende du seigneur sauvé de l’orage. Il ne fait pas de doute que ce lieu rocheux au-dessus d’une vallée profonde doit être l’objet de violents orages, comme on peut aussi le constater à la chapelle Sainte-Barbe de Pont-Augan. Ce rocher est encore appelé «Roc’ h ar Marc’h bran», le roc du cheval corbeau. Cette association du cheval et du corbeau n’est pas sans nous rappeler la mythologie celtique et par conséquent nous informer sur l’ancienneté d’un culte pré-chrétien en ce lieu. Derrière la chapelle, à gauche, un chemin en partie dallé et bordé de hêtres, mène jusqu’à la fontaine datant de 1708. L’édicule est composé d’une large niche encadrée de deux muretins ; une arcade en plein cintre repose sur deux piliers et une grande statue en granit de sainte Barbe protège l’eau de la source.

POINTS FORTS : 

– Ce pardon est en quelque sorte LE pardon du Faouët, comme le Pardon de Saint Fiacre. Il y vient donc beaucoup de monde, bien plus que les personnes du quartier.

– Certains ajustements sont à prévoir mais dans l’ensemble la liturgie est relativement respectée. Animée par la chorale paroissiale, tout comme pour le Pardon de St Fiacre, la messe transpire d’une certaine solennité, notamment grâce à des chants bien choisis et par la présence de cette choeur.

– Plusieurs générations sont présentes (cette année plus que l’an passé).

– Une marche-pèlerinage est entamée avant la messe par certains paroissiens et des enfants, de l’église paroissiale jusqu’à la chapelle, pour la messe, suivi d’un pique-nique. Une très bonne initiative à mettre absolument en avant, notamment auprès des jeunes.

– Les organisateurs ont pris le soin de mentionner la traduction du cantique à Sainte Barbe. Ceux qui ne savent pas (encore) le breton ont ainsi pu s’approprier ce chant en sachant ce qui était chanté. Notons que nous avons rencontré plusieurs non-brittophones qui ont chanté en breton, ce qui montre bien que ne pas connaître la langue n’est pas un obstacle.

POINTS A AMELIORER

– Si les chants sont bien choisis, il conviendrait cependant d’ajouter un peu plus de breton.

– Le Gloria De Angelis était très bien repris par l’assemblée, en alternance avec la chorale. Toutefois, comme certains ne vont pas souvent à la messe, une traduction en français du Gloria serait une bonne initiative, de manière à ce que les non-latinistes puissent s’approprier ces chants en sachant ce qu’ils chantent.

– Un baptême avait lieu exceptionnellement ce jour-là. Nous l’avons déjà dit, le baptême durant les pardons est à notre sens une piste à creuser dans le cadre de la nouvelle évangélisation. Ce n’est pas une idée à écarter d’emblée, qui plus est dans le cadre de pardons de ce type qui concerne la paroisse du Faouët et non uniquement quartier. Nous avions consacré un billet sur le sujet. S’il s’agit pour nous d’une bonne initiative du curé de la paroisse, il nous aurait semblé judicieux de le faire à la fontaine qui se trouve en contrebas de la chapelle plutôt que dans une cuve en cuivre. Evidemment, cela signifie de remettre à l’honneur la procession allant de la chapelle jusqu’à la fontaine. Mais quelle signification, quand on sait ce que représentent à la fois la procession, la bénédiction à la fontaine… et la fontaine elle-même !

– Certaines personnes (dont plusieurs de nos lecteurs) sont prêts à venir en costume breton avec les bannières de leurs secteurs, y compris des gens du Pays Glazik. Si une procession était mise en place, nul doute que cela attirerait donc beaucoup de monde. A l’Esprit Saint de s’occuper ensuite de toucher ceux qui ne viendraient que pour le côté culturel. Un renouveau de ce pardon en ce sens ne se positionne alors plus dans un maintien de tradition, mais dans une volonté missionnaire partant d’un pardon enraciné. Nous renvoyons nos lecteurs aux paragraphes 143 et suivants de la dernière encyclique du Pape François « Laudato Si ». Ces passages concernent ce qu’il appelle « l’écologie culturelle ».

– Il n’y a pas à notre connaissance de comité de chapelle. Pourtant, il serait souhaitable qu’il en soit créé un, et que soit trouvée une manière de garder les pèlerins sur le site -qui a été totalement rénové- jusqu’aux vêpres.

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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2 Commentaires

  1. Marquette-Goasdoué

    N’oublez pas lez pardon de Kernitron à Lanmeur, toujours suivi même si d’année en année… J/M

  2. quelle heureuse nouvelle et quel excellent souhait: que le maximum de pélerins revêtent les costumes ; cela ajouterait à la beauté du pardon; Dieu se révèle dans la beauté.
    Un « neveu » (à la mode de Bretagne,c’est à dire,en connaissance de la parenté,) de…Catherine de Kerampuil,épouse de Guillaume de Toulbodou,fondateur de la chapelle Sainte Barbe!!!

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