Renaissance du Pardon de Saint-Gildas-des-Bois

Amzer-lenn / Temps de lecture : 6 min

11270509_1003024029721258_505202612818501575_o.jpgSi certains pardons se meurent, d’autres sont tenus à bout de bras par quelques personnes dévouées, d’autres encore renaissent notamment par une forte implication d’une nouvelle génération épaulée d’anciens revigorés, comme par exemple sur le secteur d’Inguiniel et de Plouay (Diocèse de Vannes). Ar Gedour ne peut que soutenir ces initiatives.

C’est ainsi que nous mettons en avant aujourd’hui un pardon qui renaît et qui connaît un engouement très intéressant.

Le 5 juillet prochain aura donc lieu le pardon de Saint Gildas-des-Bois (Diocèse de Nantes), événement religieux qui est relancé cette année par le Père Michael Brétéché, curé de ce secteur paroissial depuis 2012, entouré d’une équipe de bénévoles très actifs notamment sur ce projet. Pardon auquel nous invitons nos lecteurs à participer.

Le Père Brétéché a bien voulu se prêter à un entretien qui, nous espérons, motivera le plus grand nombre à s’y rendre (cliquez sur les images pour les agrandir et afficher le programme) : 

 

Père Michael Brétéché, vous relancez le pardon de Saint Gildas des Bois. Depuis combien de temps ce Pardon n’avait-il pas été célébré ? 
 
Les premiers Pardons sont nés avec l’arrivée des moines de Redon à Saint-Gildas-des-Bois (qui s’appelait alors Lampridic), au XIIè siècle. Rapidement, trois Pardons se mettent en place : le 29 janvier, le 11 mai et le 1er juillet, date anniversaire de l’arrivée des reliques de saint Gildas. On y demande à Dieu, par l’intercession de saint Gildas, de délivrer la population de la lèpre et de la folie. Un autre Pardon s’ajoute à ceux-ci en 1595, sous le patronage de saint Sébastien, en raison d’une importante épidémie de lèpre. C’est la jacobine Révolution Française (1793) qui a stoppé les Pardons à Saint-Gildas-des-Bois. Des fêtes paroissiales de belle allure remplacèrent les Pardons jusque dans les année 60-70. Mais l’enracinement culturel était forcément bien moindre : le lien entre la foi et son incarnation humaine et sociale se distendait… 
 
Pourquoi remettre à l’honneur ce Pardon ? 
 
Transmettre ! Nous sommes des héritiers recueillant des siècles d’union de la grâce et du temporel pour en vivre. A nous revient le tour de rendre, encore bonifiée, aux générations naissantes, cette union propre à notre foi : l’union de la grâce et de la nature.En étant nommé sur cette paroisse, l’intuition m’a été donnée très clairement de retrouver cela. La réalisation dépasse mon espérance ! Je crois que cette dévotion noblement populaire est propre à rendre aux cœur cette fierté évangélique dont parle saint Paul, qu’elle attire et redonne le sens de la foi et du réel. Elle attire très largement et agit selon les plus simples et beaux ressorts intérieurs de l’humanité. Un Pardon n’est donc pas du « passéisme », mais correspond exactement à ce dont nous avons besoin actuellement, comme un remède au déracinement social et spirituel.
 

Comme tout Pardon, il y a la messe et la fête profane (avec animation, fest-noz, etc..). Nous voyons que les bénévoles répondent présents pour cet événement, qui est très relayé dans les médias et semble générer un certain engouement. Selon vous, y avait-il une attente ? 

2 rectoverso fly 5 juillet.jpgOui, Il y a une attente, pas forcément précise, mais des personnes d’opinions très variées s’y retrouvent et en attendent mystérieusement, plus ou moins explicitement, un surplus de vrai, de Bien, de Beau. Notre culture bretonne a elle aussi besoin de ses racines spirituelles. 
 
Pensez-vous que l’évangélisation puisse passer par de tels événements ? 
 
Ce qui précède l’explique : oui, un vrai Pardon fait découvrir la Vérité et la Bonté – par la Beauté ! – de la foi chrétienne. Ca aide aussi beaucoup de personnes à sortir de caricatures au sujet de l’Eglise, notamment dans son rapport à la culture bretonne et à sa manière de s’incarner dans la vie humaine.  Et tout cela non pas tant par des discours que par les faits !Pour les raisons qui précèdent, c’est une évangélisation qui répond aux maux actuels, comme toute évangélisation digne de ce nom (en dehors de ça, parler d’évangélisation ce n’est plus qu’une « pub » parmi d’autres !) 
 
Vous prévoyez une procession à l’issue de la messe. Impliquez-vous les enfants de manière à ce qu’ils s’approprient le pardon dans le futur ? Prévoyez-vous un « tantad » (feu de joie) une bénédiction à la fontaine s’il y en a une, voire une vénération des reliques de St Gildas si vous en avez ? 
 
Les enfants de la paroisses porteront en procession une quarantaine de bannières confectionnées spécialement pour eux. Il seront également costumés. L’après-midi, ils pourront aussi être pris en charge afin de vivre ce Pardon dans tous ses aspects ! S’il n’y a pas de « tantad » cette année (ce qui nous laisse une marge de bonne évolution), les reliques de saint Gildas seront en effet de sortie !! 
 
Certains de nos lecteurs viennent aux pardons en costume breton. Cela est-il possible pour eux ? 
Et j’espère bien que tel sera le cas !! 
 
Nous avons vu sur les réseaux sociaux que tout est préparé pour que la liturgie soit belle :11402726_478424262325571_200342268889590251_o.jpg ornements liturgiques spécialement réalisés (avec hermines brodées à la main), la chorale Anna Vreizh qui sera présente, des cantiques en français, en latin et en breton, des bannières… 
Pouvez-vous nous dire quels cantiques ont été choisis ? 
 
Tous les cantiques seront en Breton, les lectures en français, et l’ordinaire de la Messe sera grégorien (Messe VIII dites «des anges»).
Concernant les cantiques, nous commençons cette année avec des cantiques dont les airs au moins sont relativement connus : « Itron Santez Anna », « Da feiz on Tadoù kozh », « Kantik ar Baradoz », « Ni ho salud ged karanté ». 
 
St Gildas-des-Bois est en pays Gallo. La population s’approprie-t-elle aisément les cantiques bretons ? 
Voilà longtemps que ces cantiques n’y sont plus chantés, depuis des générations ! Le Pardon permet de les remettre dans les oreilles ! 
 
Si vous aviez un mot à dire à nos lecteurs quel serait-il ? 
Si vous voulez suivre les informations du Pardon de Saint-Gildas, cliquez sur le lien suivant : https://www.facebook.com/pardondesaintgildas44530?fref=ts
 
Haut les cœurs ! : Feiz ha Breiz sonne comme l’espérance d’une lueur nouvelle. Dieu aime la Bretagne, à nous donc de prier, de jouer, de danser, de penser au rythme du battement de son Cœur Sacré. 

 

Trugarez deoc’h, Aotrou Person ! 

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD". En 2024, il a également publié avec René Le Honzec la BD "L'histoire du Pèlerinage Militaire International".

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7 Commentaires

  1. merci, de la part de tous ceux qui ne cliqueront pas sur ce clavier!!! Merci parce que vous apporterez,grâce au Pardon restitué,un vrai « tantad » de la joie!

    Un prêtre dont la grandmère fréquenta l’école des religieuse de l’Instruction Chrétienne à Saint-Gildas (Anne le Gouvello)!

  2. Trugarez vras ! Le renouveau de la Bretagne, à travers sa Foi et sa culture. Je répondrai présent avec ma famille.

  3. Bravo et merci à notre curé pour ce renouveau!!!! La paroisse et ses paroissiens en ont besoin!! Très belle journée à venir!!!
    N’hésitez surtout pas à venir!

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