La Croix a publié vendredi dernier le portrait d’un prêtre missionnaire à Cuba. Personne ne s’étonnera d’y voir encore un Breton, la Bretagne ayant donné beaucoup de missionnaires au fil de l’Histoire de l’Eglise et du monde. A l’origine d’un groupe de musique, ce prêtre donne un exemple concret d’inculturation et de sa portée dans l’évangélisation. Certes, il s’agit ici de musique cubaine, mais il n’est pas inutile de montrer aux Bretons ce qui pourrait être fait au sein de l’Eglise de Bretagne, et qui pourrait certainement toucher bien des gens, comme nous le soulignons régulièrement. Extraits de l’article :
« Mon projet au départ était d’avoir un bon groupe musical pour animer les JMJ locales dans le diocèse de Santa Clara en 2011, l’année des JMJ de Madrid », raconte-t-il. Il recrute alors six musiciens – le batteur le plus âgé a 50 ans – et trois chanteuses – la plus jeune a 18 ans – qui jouaient dans la rue ou dans des bars.
« Quand je les ai entendus jouer ensemble, j’ai été scotché ! », poursuit Frère Alban-Marie qui, sans être musicien, a toujours eu une « grande sensibilité musicale ». Après avoir tourné tout cet été-là dans le diocèse pour des soirées d’évangélisation, la troupe anime la messe de la nativité de la Vierge à la Mayor, le matin du 8 septembre 2010.
« C’était tellement beau que je leur ai proposé alors d’enregistrer une collection de CD liturgiques, pour animer les messes dans les missions et les petites paroisses où personne ne chante… ».
Après avoir présenté son projet à la Commission liturgique nationale et fait écouter un premier enregistrement à son évêque, le prêtre français s’est adressé à l’Aide à l’Église en détresse (AED) afin de pouvoir rémunérer ses artistes comme des professionnels.
Acrisolada a déjà enregistré quatre disques d’évangélisation et douze messes complètes, couvrant les cinq grands temps liturgiques (Avent, Noël, Carême, Pâques et temps ordinaire), avec chants de base (Kyrie, Gloria, Sanctus…), ainsi que chants d’entrée, de communion et de sortie (1).
L’origine de ces chants est double : d’une part, le carnet Cuba canta su fe(« Cuba chante sa foi »), compilation nationale de cantiques post-conciliaires espagnols, latino-américains et cubains ; d’autre part, les propres compositions du groupe.
Depuis un an, ces CD sont distribués aux prêtres, diacres et laïcs travaillant à l’évangélisation et qui ressentent le besoin d’utiliser cet outil pour dynamiser leur communauté.
Ceux qui ont mis de côté les cantiques bretons, la culture bretonne au lieu de les intégrer pleinement dans la liturgie n’ont rien compris ! Que les chants bretons retentissent à nouveau dans nos paroisses et nos pardons, que l’art sacré tienne compte de notre culture propre, et vous verrez alors que bien des gens seront touchés, retrouvant alors le chemin de nos églises. Que les voûtes de nos édifices résonnent à nouveau de nos joyaux musicaux pour la liturgie, et nous verrons alors renaître un chemin menant à Dieu, chemin que nos missionnaires n’ont jamais ignoré et a fait de notre pays d’Armorique cette terre chrétienne qui a tant donné au monde…
EC