Au fil de nos pérégrinations sur le net, nous avons trouvé cet article qui intéressera nos lecteurs talabarder. Cet article provient du site Divroet New(e)z que nous vous invitons à découvrir, le e-news magazine des sonneurs. Il est publié sur Ar Gedour avec l’aimable autorisation de l’équipe de Divroet.
À en croire Gilbert Hervieux, entretenir une bombarde, c’est à peu de choses près comme entretenir une clarinette ou une flûte traversière. Rien de plus simple : ce qui est important, c’est que, quel que soit le bois, buis ou ébène, il faut d’abord et surtout penser à le nourrir régulièrement.
Divroet New(e)z:Pourquoi mettre de l’huile ?
Gilbert Hervieux : Parce que si on ne l’entretient pas, le bois va sécher. Le bois, ce n’est pas un matériau mort comme de l’aluminium par exemple, si on ne le nourrit pas, il va se déformer, se rétracter ou se gondoler, selon les bois travaillés, voire craqueler.
Mais une chose est sûre, l’instrument va bouger, s’altérer, et très souvent finira par se fêler, auquel cas vous êtes bons pour recommander un nouvel instrument, c’est irrattrapable…
Lorsque vous achetez un instrument, soyez attentifs aux conseils d’entretien qui vous sont prodigués. N’hésitez pas à poser des questions le cas échéant. Mon conseil en la matière : utilisez de préférence de l’huile d’amande douce. Très régulièrement.
DN : Pourquoi de l’amande douce ? Toutes les huiles « pour bois » ne conviennent-elles pas ?
A contrario, l’huile d’amandes douce possède toutes les qualités requises à l’entretien du bois : elle le protège, le nourrit et permet de gagner en puissance, en harmonique, notamment avec le buis, en assurant une meilleure fluidité du son.
DN : Comment sait-on quand il faut en mettre ?
Dans certains cas, il faudra cependant apporter un soin particulier à l’instrument. Les flûtes traversières, par exemple, ont besoin d’un entretien pertinent lorsqu’elles sont neuves : dans un premier temps il faudra leur appliquer de l’huile toutes les semaines, à l’intérieur et à l’extérieur, puis tous les 15 jours, enfin tous les mois, comme tout instrument en bois.
GH : Le nettoyage des clés se fera au chiffon avec un produit à base d’ammoniaque (du style mirror) selon leur composition. Attention certains nettoyants peuvent abîmer les clés. Pour démonter les clefs et nettoyer les axes, utilisez de l’huile «moteur» et non pas d’huile d’amande douce car vous risquez de les bloquer.
DN : Et l’eau dans tout ça ? C’est à bannir ?
GH : On pourrait passer la bombarde de temps en temps sous l’eau effectivement. Autrefois, il est vrai qu’on trempait régulièrement les bombardes dans l’eau, mais l’expérience a montré que la durée de vie de l’instrument diminuait. Je conseillerais l’utilisation de cette méthode avec prudence.
Enfin, pour vos anches de bombardes, la meilleure préparation avant de jouer que vous puissiez leur donner est votre salive, beaucoup plus pénétrante que l’eau. Si vous prenez une anche de bombarde, que vous la salivez pendant 2 ou 3 secondes, elle va être plus au point au niveau son que si vous l’aviez trempée dans l’eau pendant 10 minutes.Un dernier conseil, mais qu’on ne redit jamais assez : ne laissez pas vos instruments en plein soleil ou près d’une source de chaleur, surtout si vous venez tout juste des les «nourrir». Rien de mieux pour casser le bois.
Téléchargez sur le site suivant le document « bombarde, mode d’emploi »
Très bon article qui rappelle quelques « fondamentaux » pour l’entretien des instruments. Un autre petit conseil (et pas des moindres) est la période de rodage nécessaire aux instruments en bois neuf. Quand on reçoit un instrument neuf il faut limiter au départ le temps de jeu et l’allonger progressivement : 10 minutes la première semaine, 15 minutes la deuxième etc…
Bien que remise en cause par l’auteur de l’excellent document « bombarde mode d’emploi » cette période de rodage m’a été confirmé par mon ami Eric Ollu facteur de bombarde. Ne pas la respecter c’est prendre le risque de « rincer » l’instrurment…et avoir bien du mal à jouer ensuite !
A priori on peut aussi nourrir les instruments en bois avec de l’huile de noix: cette dernière est préconisée pour nourrir le bois du duduk arménien (abricotier).