Une version en breton de « Il est né le divin enfant »

Photo de V.H. Debidour in « Kerdévot, Ergué-Gabéric », édition Kerdévot 89.
Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

Vous connaissez le traditionnel « il est né le divin enfant ». Saviez-vous qu’il existe en breton ?

Cette mélodie est basée sur air de vénerie (chasse à courre) pour l’air de trompe de chasse :  « la tête bizarde«   : dans le vocabulaire spécifique de la vénerie, il s’agit d’un cervidé au bois irréguliers pour cause de chocs ou de malformations. Cet air de chasse  remonte probablement au XVIIème ou au XVIIIème siècle.

Le rythme a été modifié pour nous donner cette joyeuse, charmante, et naïve mélodie qui est aujourd’hui un des plus grands classiques de Noël. Il s’agit encore d’un bel exemple de chant profane (ici issu du domaine de la chasse ; nous avons tantôt des détournements venant de chansons de bergers, de complaintes, d’airs à danser de cour, de chansons à boire…) qui s’est mué par un lent processus organique et traditionnel (au sens premier du terme) en chant sacré qui résonne dans nos églises.

Le site Kan Iliz propose en ligne la version en breton vannetais et une version en KLT.

Stumm Gwenedeg

Il s’agit d’une libre adaptation en breton vannetais de ce Noël lorrain qu’est « Il est né le divin Enfant ». Celui-ci apparaît de manière certaine pour la première fois (mais il est probablement plus ancien) dans le recueil des Noëls lorrains publié en 1874 par Jean-Romary Grosjean, (1815-1888) , organiste titulaire de la cathédrale de Saint Dié (Lorraine).

Si les paroles d’origine sont en français, elles ont eu une diffusion mondiale avec notamment une version en anglais (He is born, the divine Christ child).

Cette version en breton vannetais est tirée du Livr kañnenneu eid er misioneu Eudiste à Kerlois (Hennebont). Si le P. Bellec est le compilateur, l’identité du traducteur n’est pas certaine. Ce cantique n’a certes pas eu une grande diffusion et est resté plus ou moins confidentiel, compte tenu de la diffusion limitée du recueil de cantiques d’où il est issu.

Les paroles du couplet ont été légèrement modifiées, à la fois pour suivre de plus près la version originale en français que dans un souci de davantage d’inculturation bretonne :

Kanet, sonet bombard ha binieù :

 à savoir :

 « chantez, sonnez, Bombarde et binioù » qui sont les instruments de notre pays aussi bien que l’exacte traduction de « Jouez, hautbois résonnez musettes… »

Pour mémoire,  la première version bretonne publiée par le P. Bellec notait :

  » kanet, sonet, [bom]bard ha trompèt… »  [ Chantez, sonnez ]

Stumm KLT

Cette seconde version bretonne (la première se trouve dans le diocèse de Vannes) se trouve dans le Leor kantikou eskopti Kemper ha Leon de 1946. Elle a été écrite par un certain F. Gueguen dont on ne sait pas plus que son nom (si des lecteurs ont plus d’informations sur lui, qu’ils nous les communiquent).

 

La photo, représentant la Nativité du retable de Kerdevot, est issue du site www.grandterrier.net, sur lequel vous pouvez vous rendre pour découvrir beaucoup d’informations sur cette Nativité.

À propos du rédacteur Uisant ar Rouz

Très impliqué dans la culture bretonne et dans l'expression bretonne dans la liturgie, Uisant ar Rouz met à disposition d'Ar Gedour et du site Kan Iliz le résultat de ses recherches concernant les cantiques bretons, qu'ils soient anciens ou parfois des créations nouvelles toujours enracinées dans la Tradition. Il a récemment créé son entreprise Penn Kanour, proposant des interventions et animations en langue bretonne.

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