Toutes les fêtes religieuses chrétiennes ont leur part de traditions profanes, mais plus ou moins christianisées, ainsi n’entrent-elles pas en opposition avec la fête elle-même, elles en deviennent presque le complément. Seules nos sociétés marchandes et de profits ont réussi, avec succès hélas, à les déchristianiser, retirant à nos traditions tous leur sens profond, leur poésie, leur charme, leur part de rêves.
L’abbé Joseph Le Cornet, dont nous avons visités les belles pages poétiques sous le titre de « Brindilles Champêtres », nous propose de ramasser les brindilles pascales, sans lesquelles Pâques ne serait plus tout à fait Pâques :
« Personne ne connaît la beauté immense de notre pays, beauté morale s’entend.
Pâques, un jour béni de printemps où il y a du Paradis dans l’air. C’est également une fête toute fleurie d’espérance. Au demeurant, c’est une fête privilégiée entre toutes, surtout pour les enfants : Pour la jeunesse, tout est printemps.
Il est bien vrai que jadis, nous avions beaucoup de peine à faire honneur à nos affaires temporelles, mais en revanche, on savait vivre et être agréable, surtout à l’occasion des grandes fêtes liturgiques. A Pâques tout particulièrement, les enfants recevaient des œufs comme cadeaux de fêtes des parents, des proches parents, des parrains et marraines, des voisins. Aujourd’hui, sans doute, on reçoit encore d’autres cadeaux, mais pas aussi aimés que ceux de jadis. En voici la raison principale : c’est que les paroles du cœur sont des fleurs d’âme, qui étaient parfaitement comprises autrefois et des grandes personnes et des enfants. En effet, la façon de donner vaut mieux que ce que l’on donne. Maintes fois dans la vie, nous sommes malheureux pour des riens, et souvent nous pouvons être heureux pour un rien. Pensons-y ! arrangeons-nous donc pour ne pas trop perdre au change ».
Si aujourd’hui, peut-être l’avez-vous remarqué, les œufs et les lapins de Pâques perdurent toujours sur les rayons des commerces, les cloches elles semblent chaque année se raréfier, au point même, ici et là, de disparaître. Seraient-elle donc, contrairement aux œufs et aux lapins, trop chrétiennes, comme les crèches, les sapins, et qu’alors le goût du chocolat en serait changé ?
Cher Brindille champêtre,
Tout devient effectivement une question d’argent ! Dans mon enfance, nous nous contentions de peu et l’on s’amusait avec des riens…. Que ce soit Noël ou Pâques … les chocolats sont moins bons ils ont perdu le parfum et le goût de l’amour et de l’enfance…. Surtout le parfum et le goût de l’Amour de ceux qui nous entouraient !!!!