En voilà une expression d’un autre temps dont l’Eglise ne s’est pas départie ! Elle a des relents de monarchisme qui ne sied pas en notre société démocratique et laïque appelée République.
A la question de Pilate à Jésus, lors de son jugement, « Es-tu le roi des juifs ? » ce dernier répondit « Ma royauté n’est pas de ce monde ». (Jn18,36) à quoi il ajoute que sa défense serait angélique si elle s’était révélée ici-bas.
Sur cette terre, la Royauté invisible, du Christ est tournée en dérision : manteau écarlate, couronne d’épine, tige de roseau en guise de sceptre pour humilier (Mat 27.27-31).
Qu’est-ce donc alors cette « Royauté d’ailleurs », qu’ici-bas on peut humilier, torturer et détruire ? Elle est la même que celle que nous fêterons dans 5 semaines, au souvenir de Sa venue sur terre, où en la nature d’un nouveau-né Dieu se fit l’un d’entre nous. Celui qui est consubstantiel (de même nature) au Père et dont procède (qui agit en communion) l’Esprit-Saint qu’Il envoie se fit homme. Le même par qui, tellement Il est uni à Dieu son Père, tout [l’univers] a été fait (cf. Crédo).
En Jésus ressuscité, par la mémoire de sa vie partagée, donnée aux hommes, se rendent visible et palpable les réalités du monde invisible et céleste. C’est dans cet angle de vue que l’on peut comprendre plus clairement les béatitudes où l’ordre de ce monde semble chamboulé. On comprendra aussi pourquoi ce qui est sagesse pour les hommes est folie pour Dieu. On pourra aussi entrevoir pourquoi St Paul, mais déjà le Baptiste, parle de mourir à soi pour qu’Il grandisse.
Mourir à soi, s’abandonner, non pas se détruire se nier ou se renier mais s’unir en laissant la place à Dieu. Dieu trois fois saint, ; où, écoutant l’Esprit-Saint, on fait ce que la foi nous dicte. Où, en suivant Jésus, on prend sa croix. Où, comme on le dit dans le Notre- Père on fait advenir son Règne.
Puisse cette dernière semaine du temps ordinaire, sous le signe du Christ Roi de l’Univers, nous renouveler dans notre foi en Jésus qui est Dieu et non un simple prophète.