Saints bretons à découvrir

Fañch a enfin le droit de porter son tildé

Amzer-lenn / Temps de lecture : 2 min

fañchAprès le C’H de Derc’hen, le tildé est enfin autorisé pour le petit Fañch ! 

Quelques jours après la sortie de l’album d’Alan Stivell « Human~Kelt » au tildé bien marqué, clin d’oeil à l’interdiction qu’avait eu le petit Fañch, né en mai 2017, d’arborer le tildé propre à son prénom.

 

18 mois de procédure

Après de multiples rebondissements et 18 mois de procédures, la cour d’appel de Rennes vient en effet d’autoriser ce lundi le prénom Fañch, ce qu’avait refusé dans un premier temps le tribunal de Quimper en septembre 2017.

La cour d’appel a estimé que le tilde « n’est pas inconnu de la langue française », ce signe figurant à plusieurs reprises dans des dictionnaires (Académie française, Petit Robert, Larousse de la langue française, etc.). Il est aussi utilisé par l’Etat dans les patronymes de personnes nommées par décret par le président de la République.

Si la cour reconnaît que le tilde est le plus souvent utilisé sur le N de patronymes, son emploi sur un prénom « ne peut être traité différemment, sous peine de générer une situation discriminatoire »  a-t-elle conclu.

 

Une victoire bien réelle

Récemment, le tildé avait effectivement fait son retour en force avec l’arrivée au gouvernement de Laurent Nuñez comme secrétaire d’Etat à la Sécurité Intérieure, ce que n’avait pas manqué de souligner l’avocat des parents du petit Fañch :

« Des hauts fonctionnaires de la République ont le droit de porter le ñ, et ce droit serait refusé à d’autres ? Est-ce cela que nous voulons instaurer dans notre société ? Les parents n’ont pas un discours revendicatif, ils aspirent à ce que leur enfant porte un prénom qui rappelle leur culture, leurs origines. »

C’est une victoire bien réelle face à l’administration française pour qui il n’était pas possible de déroger à  cette circulaire datant de 2014 qui listait de manière exhaustive les seuls accents autorisés pour l’état-civil en France, provoquant un long bras de fer entre les parents et les représentants de l’Etat. Une pétition lancée par le site Culture Bretagne avait reçu plus de 4000 signatures.

 

À propos du rédacteur Tudwal Ar Gov

Bretonnant convaincu, Tudwal Ar Gov propose régulièrement des billets culturels (et pas seulement !), certes courts mais sans langue de buis.

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2 Commentaires

  1. Encore une victoire proclamer à la va vite….

    Et ben non, car le parquet fait appel…
    Et non encore, parce que Fañch est présenté comme un prénom français et en aucun cas comme un prénom breton…

    Si c’est cela la définition d’une  »victoire réelle », il me faut changer de dictionnaire…

    A vouloir à tout pris apparaitre comme  »modéré » les Bretons inventent la réalité… mais la réalité réelle n’en est pas modifiée pour autant…!

    • Regardez la date de l’article et vous verrez qu’il date du jour de la décision de la Cour d’Appel. Le Parquet n’ayant donné sa décision de pourvoir en Cassation que bien plus tard.
      Dans l’article consacré au tildé (cliquez ici pour y accéder), publié là encore avant la décision du Parquet, nous avons fait un add disant que le parquet décidait de pourvoir en cassation. Ar Gedour, que je représente, fait du journalisme, et réagissons parfois à l’actualité. Et sauf à nous prêter des dons de prophétie ou de voyance, comment vouliez-vous que l’auteur sache au moment où il écrivait l’article que, quelques jours plus tard, l’affaire allait de nouveau rebondir.

      Quant au fait que Fañch soit considéré comme un prénom français, vous avez certainement tort, puisque c’est bien parce qu’il est écrit en breton qu’il est refusé. Et je parle en connaissance de cause, puisque le prénom que je devais porter à la base a été lui aussi refusé par l’Etat-Civil, celui que je porte ayant quant à lui été accepté avec des pincettes.
      Ce n’est pas parce que Tudwal Ar Gov dit en reprenant les termes de la Cour d’Appel que le tildé « n’est pas inconnu de la langue française », que le prénom est présenté comme prénom français. La question évoquée ici est plutôt de savoir si le prénom breton peut-être reconnu ou non par la langue française.

      Alors disons simplement qu’ici, c’est encore un commentaire « proclamer (sic) à la va-vite », pour reprendre vos termes.

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