FÊTE DES MERES 2020 : CHONJEU UR VAM

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

L’abbé M. Joubioux qui était Chanoine de la cathédrale de Vannes, poète, entre autres œuvres, nous a offert des poèmes dont beaucoup sont aussi des prières mises en cantiques.

Nous proposons ici un poème : « Chonjeu ur vam » (Les rêves d’une mère), publié  dans un recueil «Doue ha mem Bro » (Dieu et mon Pays) de 1844. Ce poème nous conte le rêve d’une mère qui, comme toutes  les mères, rêve pour son enfant de tout ce qu’il y aura de plus beau pour lui. Mais, avant de rêver aux biens matériels, à une réussite professionnelle, rêves au demeurant bien naturels, elle rêve à travers tout l’amour qu’elle lui porte, d’abord à son bien spirituel, condition pour la réussite des autres rêves. Aussi, le met-elle sous la garde de la Vierge. Et quand il sera un peu plus grand, elle pense à la fierté qui sera la sienne de mener son enfant à la messe, puis quand il sera jeune homme, de se promener à son bras. (Orthographe vannetaise de l’époque).

CHONJEU UR VAMMLES REVES D'UNE MERE

Ur vam, ar gavel hé hrouédur – Hé hrouédurik, a oé pignet – Hi er sellé ghet plijadur : bràu-é, mé-hi, èl en Aelèt.

Digor a ra é zeulegad – E zulegad, ha bras ha dû – Haval akerh doh ré é dad : El é dad, é ma gùen ha rù.

El é dad, me mab em hàro – Avel é dad, m’er hàr ehué – Oh ! naren, ne vou ket ér vro – Moès quen eurus èl ma vein-mé.

A pe yein d’en ilis d’en han – Me mab ar mem bréh me zougho : Kaëroh, a laro peb-unan – Crouédur n’en dès bet na ne vo.

M’el lak idan goarn er Huérhiès – Dalbéh é vo gusket é gùen – Kentéh èl ma kerho, liès – M’en degasso d’en overen.

Pe vou bras, m’el lako ér scol – Er scol eit diskein el latin – Ean a zisco mui eid en ol – Ha me yei eid er hurunein.

Ghet-hou, a pe yein de valé – Me harpo mem bréh ar é vréh – En eil a laro d’éguilé : Mam en dén youank-é honnéh !

Une mère, sur le berceau de son enfant –De son enfant tout petit, était penchée – Ellme le regardait avec amour – « Il est beau, disait-elle comme les Anges ! ».

Il ouvre les yeux – Ses yeux grands et noirs – Tout-à-fait semblables à ceux de son père – comme son père, il est blanc et rouge !

Comme son père, mon fils m’aimera – Je l’aime aussi comme son père – Oh ! non, il n’y aura pas dans le pays – D femme aussi heureuse que je le serai.

Quand j’irai à l’église, dans la saison d’été – Je porterai mon fils sur mon bras – De plus bel enfant, dira chacun – Il n’y en a jamais eu,  et il n’y en aura pas !

Je le mets sous la garde de la Vierge – Il sera toujours vêtu de blanc – Aussitôt qu’il marchera, souvent – Je le conduirai à la messe.

Quand il sera grand, je le mettrai à l’école – A l’école pour apprendre le latin – Il apprendra mieux que tous les autres – Et moi j’irai le couronner !

Avec lui, quand j’irai à la promenade – J’appuierai mon bras sur son bras – Et l’on se dira les uns aux autres – La mère du jeune homme, la voilà.

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À propos du rédacteur Youenn Caouissin

Auteur de nombreux articles dans la presse bretonne, il dresse pour Ar Gedour les portraits de hauts personnages de l'histoire religieuse bretonne, ou encore des articles sur l'aspect culturel et spirituel breton.

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Un commentaire

  1. balaninu/PontAven

    Que j’aimerai comprendre le breton ….. quelqu’un pour traduire ? Merci !

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