(Vous êtes saint, alors ? – Bien possible…) Une confession expresse !
C’est une histoire en breton que l’on raconte à la table des presbytères :
« Eman Saïg a zu-mañ daoulinet er gador gonfes. Chom a ra mud ‘se ! Ar beleg, enouet ‘benn ar fin, a ya da reiñ un tamm sikour dezan :
- Ha neuze, Saïg gêz, pegeit ‘zo n’oc’h ket deuet da hofes ?
- Ur bloaz. (Saïg a gustum chom berr-kenañ en e gaozioù !)
- Peseurt pec’hed ho peuz ‘ta graet a-hed ar bloaz ‘zo bet ?
- Hini ‘bet.
- Ha c’hwi ‘zo santel neuze ? (ar beleg, ur c’hoant c’hoarzhin krog ennañ).
- Posupl
Traduction : « Notre François se trouve agenouillé dans le confessionnal mais reste muet. Le prêtre, perdant patience, veut l’aider par quelques questions :
- Alors François, y a-t-il longtemps que ne vous êtes pas confessé ?
- Un an. (François est bien connu pour économiser ses mots).
- Quel péché avez-vous donc fait pendant cette année passée ?
- Aucun.
- Mais alors, vous êtes un saint ? (demande le prêtre en souriant un peu).
- Bien possible. »
Soñjomp ervad (réfléchissons un peu) : ce François-là nous indique qu’il y a un saint ‘bien possible’ en chacun de nous. Oh, cela ne se voit pas tout de suite ! Il faut sans doute fouiller un peu, éplucher toutes les carapaces et maladresses dont nous nous entourons pour éviter de le reconnaître. « Saint, moi ? Allons donc, parlons d’autre chose, car je suis loin d’être parfait ! »
Le prêtre est ici pris à son propre piège par un pénitent très ‘spirituel’ : là où il ne pensait entendre que des péchés à pardonner, façon liste de commissions pour le Super U, il reçoit une “réponse de grâce” de ce François peu loquace.
Tout est dit. Depuis notre baptême, plus qu’un pécheur, il y a un saint possible en chacun de nous. Comment se porte-t-il ? Allons-nous le laisser vivre et se développer ? C’est lui qui nous donne notre belle identité divine.
Ce saint enfoui comme un levain spirituel dans notre pâte humaine un peu lourde, élève nos vies vers leur accomplissement.
Bonne fête de la Toussaint à tous mes frères humains !
Dominique THEPAUT / Administrateur paroissial
Brav!
Il faut dire et redire que le projet divin ne se limite pas à quelques 2500 ou 3000 saints reconnus dès à présent, mais concerne tout un chacun (e).
Car la vie dans la proximité et l’intimité de la divinité (sans fusion ni confusion), la vie glorieuse est bien ce à quoi nous croyons, non? Sauf refus énergique et définitif, en pleine conscience et connaissance de cause, ce qui est le propre du Satan. La vie humaine est donc une affaire dont les enjeux ultimes sont tout à fait sérieux.
Parfois, je me dis qu’il serait peut-être temps de recommencer, à grande échelle, à en instruire les jeunes générations…laissées en jachère… Des affiches récemment aperçues à Karaez vont en ce sens…
La foi chrétienne a juste un peu d’avance sur le reste du monde….Elle ouvre juste la bonne perspective….loin des égarements…Les “Lumières”, ces avancées d’ordre intellectuel, si prisées et revendiquées à l’heure actuelle, ne remplacent pas la Lumière vivante, sans commencement, sans fin, sans raison, sans arguties….
Merci pour cet épisode qui porte à réfléchir.
A chacun son chemin d’aventure, pourvu que ce sentier – in fine – débouche vers la lumière divine. Da bep hini e wenojenn a avañtur, gant ma z’aio war-zu luc’h… an Doue.