La tournée d’Alan Stivell « comme un pèlerinage en hommage aux fondateurs de notre pays »

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

Nous vous l’annoncions il y a un mois : Alan Stivell, qui publie fin septembre aux Editions Ouest-France son autobiographie, entame une tournée dans les églises et cathédrales de toute l’Europe.

Intitulée Kalon hag Ene (coeur et âme), ces concerts en mode intimiste passeront notamment par Quimper et Tréguier. Ainsi, il se produira en la cathédrale Saint Corentin pour célébrer les cent ans du Festival de Cornouaille ! Le spectacle affiche déjà complet. La date prévue le 7 juillet à Tréguier ayant très vite affiché complet, la production propose une seconde date, le 6 juillet.

« Je me réjouis, non loin de la fin de ma « carrière », d’accomplir ainsi une sorte de pèlerinage en hommage aux fondateurs de notre pays » (Alan Stivell, 4 juillet 2023)

Les édifices religieux sont souvent de magnifiques écrins pour les chanteurs et leur répertoire, qu’il soit profane ou religieux. De nombreux artistes bretons proposent ainsi des concerts dans les églises, permettant à la langue bretonne de se déployer dans ces édifices via un patrimoine musical dynamique. Nous pourrions rêver à ce que cela incite les paroisses à prendre la langue bretonne avec plus de considération, notamment en incitant à chanter régulièrement e brezhoneg lors des offices.

En attendant, à quelques jours de ces concerts qui en augurent bien d’autres que nous vous invitons à découvrir, Alan Stivell a livré quelques mots pour nos lecteurs.

Alan, tu entames une nouvelle tournée intitulée Kalon hag Ene (Coeur et âme), avec une originalité puisque tu passes des salles de concert aux églises et cathédrales. Pourquoi ce choix ? 

Alan : Je comptais revenir à des concerts plus intimistes dans deux ans. La demande du festival de Cornouaille pour ses cent ans m’a fait anticiper ce projet. Du coup, j’ai voulu commencer, avant Kemper, par l’église St Ours d’Aoste en Italie, puis St Tudual Landreger. Dans la saison prochaine, vont s’ajouter d’autres églises et cathédrales, pas seulement en Bretagne et en France. Mais les noms de St Patern, St Samson, St Malo, St Pol, St Brieg, qui font partie du projet, font immanquablement penser au Tro-Breizh. Et je me réjouis, non loin de la fin de ma « carrière », d’accomplir ainsi une sorte de pèlerinage en hommage aux fondateurs de notre pays, et reliant, dans une certaine mesure, le présent et ce qu’a été ma formation d’enfant et adolescent.

La sobriété semble de mise puisque tu ne seras accompagné que de Tangi Miossec (claviers) et évidemment de ta harpe. Le mode intimiste laisse penser à « Renaissance de la Harpe Celtique » ou encore « Au-delà des mots ». Quel sera le programme de ces concerts ? 

Alan : Je visite notamment Renaissance de la Harpe celtique ou Telenn ar Skuilh dour, mais je décline aussi des titres plus connus dans leurs versions plus étoffées, jusque à deux extraits de ma symphonie celtique.

Prévois-tu d’interpréter quelques cantiques à ces occasions ? Par exemple le cantique de Sant Erwann à Tréguier ou celui de St Corentin à Quimper ? 

Alan : Ces concerts ont aussi dans l’âme une spiritualité. Il est vrai que ma première prestation en la cathédrale de Vannes, quand j’avais dix ans, était centrée sur des cantiques. Depuis, je ne suis pas le seul à être passé en églises ou cathédrales sans devoir montrer une foi catholique. Ma spiritualité plus abstraite englobe toutes les spiritualités, y compris la chrétienne. J’inclus d’ailleurs ma réinterprétation du cantique Itron Varia Rostren, que Jef Ar Penven avait déjà utilisée pour une messe à Sainte Anne. J’avais intitulé ma déclinaison « Spered hollvedel », ce qui résume bien mon approche.

Le fait que tu viennes chanter en breton dans les églises peut-il inciter les paroisses à reconsidérer la place de la langue bretonne dans les cérémonies ? 

Alan : Chaque fois que je chante en breton devant un public, c’est évidemment une promotion de notre langue nationale.

Propos recueillis par Eflamm Caouissin

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À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD". En 2024, il a également publié avec René Le Honzec la BD "L'histoire du Pèlerinage Militaire International".

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Un commentaire

  1. Bonjour,
    Alan Stivell y évoque t-il sa jeunesse au sein des Scouts Bleimor ?
    Car souvent les éditeurs passent vite sur l’enfance et l’adolescence, deux temps pourtant si importants pour comprendre une personnalité.
    La vie ne commence pas à 18 ans.
    Cordialement,

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