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[LORIENT] Korantin Denis présentera les traditions de Noël en Bretagne morbihannaise (20/12) – Entretien

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

les traditions de noelUne conférence à ne pas manquer à l’approche de Noël : Emglev Bro an Oriant a invité Korantin Denis, historien et référent scientifique de Dazont ar Glad (association de promotion de la culture bretonne en Morbihan), à venir parler des traditions de Noël en Bretagne morbihannaise.

Et pour l’occasion, une vingtaine de chanteurs de la chorale Kanerion an Oriant assureront l’animation musicale, en interprétant des cantiques de Noël !

Saviez-vous qu’autrefois, les jeunes gens des campagnes allaient de porte en porte chanter la joie de l’Enfant-Sauveur. Noël était la grande fête des vivants, la nuit la plus longue et la plus intime de toute l’année. Redécouvrez les nombreuses traditions et croyances qui, dans le Vannetais et en Bretagne, étaient attachées à cette période merveilleuse.

Ar Gedour s’est entretenu avec Korantin Denis sur le contenu de cette conférence :

 

AR GEDOUR : Korantin Denis, qu’est-ce que la Bretagne a de différent dans l’approche de Noël ? 

KORANTIN DENIS : La Bretagne est un pays qui fut longtemps profondément chrétien. Le sens du merveilleux, si présent chez nos populations rurales, fit le reste. Les Bas-Bretons, qui vivaient intensément le culte des morts, se distinguèrent par le respect qu’ils accordaient aux trépassés et aux âmes en peine durant cette grande fête des vivants. Tout cela transparaît nettement dans les coutumes de Noël.

 

AG : Quelles traditions et croyances évoquerez-vous ?

KD : Celles que les collecteurs du XIXe et du début du XXe siècle ont relevées et publiées, notamment en pays vannetais qui est le mien. La matière éparse se trouve dans la foi ardente, l’esprit des cantiques, la valeur de la veillée, la signification des contes, la conviction des prodiges… Il faut partir du temps de l’Avent pour mettre les choses en perspective. Car la Noël, comme toutes les grandes fêtes liturgiques, était précédée d’un temps préparatoire et nécessaire.

 

AG : S’il y avait une tradition à retenir, laquelle choisiriez-vous ?

KD : La belle tradition des chants de quête. Lorsque les jeunes gens des campagnes allaient de porte en porte chanter leur joie. Kanomp Nedeleg ! Chanter sa joie, signe de la vigueur d’un peuple qui a quelque chose à témoigner et à transmettre !

Kanomp Noel – Gedourion ar Mintin

 

AG : Quelle différence faites-vous entre le terme Pellgent et Nedeleg, utilisé tous les deux même si le premier est moins courant aujourd’hui ?

KD : La richesse du breton demeure, comme toutes les langues, la matrice de la culture populaire. Il y a une distinction, ou plutôt une complémentarité entre les deux termes. Pellgent, « aurore », évoque plus précisément la messe de minuit (oferenn ar Pellgent), voire la nuit de Noël (nozvezh ar Pellgent). Nedeleg renvoie plus largement à la période de Noël, centrée sur la fête de la Nativité, d’où le breton tire sa racine du latin nativitas, « naissance ».

 

AG : A votre avis, quel est la place de ces traditions en Bretagne aujourd’hui ?

KD : La plupart des anciennes pratiques ayant disparu, les traditions bretonnes ont été oubliées et nous nous sommes dépossédés de notre patrimoine spirituel. Beaucoup de familles se réunissent encore à Noël, mais quel sens véritable donnent-elles à cette fête ? Notre société célèbre l’abondance des biens matériels qui, à travers une multiplicité de cadeaux souvent artificiels, ne sont que la conséquence de notre formidable appétit de consommation. Héritiers d’une longue tradition, les Bretons doivent profiter de la magie de Noël pour redécouvrir la dimension spirituelle de leurs racines et retrouver ainsi, chacun, leur part de merveilles.

Mercredi 20 décembre – 18h30 – Salle A02 – Cité Allende – 12 rue Colbert – Lorient – Entrée libre

Propos recueillis par Eflamm Caouissin pour Ar Gedour

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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3 Commentaires

  1. La Bretagne morbihannaise ? C’est quoi ? Qu’on parle des traditions de Cornouailles (Le Faouët, Gourin…), des traditions du pays vannetais ou du pays de Saint-Malo (Ploërmel…) passerait, mais là, ça ne veut rien dire. D’autant que ces pays diffèrent grandement en termes de langue et de traditions propres.

    A moins que le but soit d’attirer le chaland par un tel nom et expliquer ensuite qu’il n’y a pas d’identité morbihannaise mais plusieurs pays qui coexistent dans un seul département.

    • Je pense que le conférencier fait référence et rend hommage au livre incontournable d’Henri-François Buffet « en Bretagne morbihannaise » paru en 1947 qui reste un référence dans le domaine des traditions populaires et du mode de vie du pays vannetais. L’expression est certes impropre mais à l’intérieur du livre, HF Buffet ne parle que du « vannetais bretonnant « ce qui est effectivement plus précis. Dans l’introduction, il en circonscrit d’ailleurs très bien les limites. Je pense qu’il a utilisé l’expression « Bretagne morbihannaise en devanture pour le titre sachant que le terme de « vannetais bretonnant » n’évoquait pas grand chose à l’époque pour une bonne partie du lectorat.

  2. Cher Edouard,
    Respirons !
    Et si la « Petite mer », à côté de Vannes était une réalité suffisante pour écrire « Bretagne Morbihannaise » …
    un grand merci pour ces conférences qui apportent de la connaissance, chemin vers le respect et l’amour raisonné de son histoire, de son pays

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