Qui ne connait pas le nom de Toulhoat ? Celui qui se faisait appeler l’orfèvre du Roi Gradlon. Installé sur les bords de l’Odet depuis 1955, il sculptait et créait statuettes, bijoux, objets en bronze, bas-reliefs… L’or et l’argent devenaient sous ses doigts de véritables oeuvres d’art, d’inspiration celtique mais bien contemporaine : une tradition bien vivante Les tissus (il travaillera notamment sur des bannières avec la maison Le Minor), vitraux (il réalisera de nombreux vitraux pour des églises bretonnes), faïence… tous ces éléments qu’il utilisait dans ses créations n’avaient aucun secret pour lui. Son travail n’était pas sans rappeler les approches artistiques des Seiz Breur et d’An Droellen. Il a ainsi sculpté la crosse de Mgr Le Gall, alors évêque de Mende, sur laquelle ont voit Sainte Anne apprendre à lire à la Vierge Marie. Voilà ce qu’en disait la revue Armen (décembre 1997) :
« En un peu plus d’un demi-siècle, Toulhoat a construit une oeuvre multiforme tout à fait exceptionnelle dans la production artistique bretonne, renouvelant à sa manière l’art populaire breton, l’art « fonctionnel », l’art qui s’apprécie au quotidien, accessible à tous. Nul besoin de faire appel à de grands concepts pour décrypter cette oeuvre, sa lecture est immédiate. Elle parle au coeur parce qu’elle est de quelque part, profondément enracinée dans un pays, dans une culture.«
A 91 ans, il rejoint le paradis breton, et tous ces créateurs de talent qui l’ont précédé. Joa d’e ene ! Quant à son oeuvre, elle se perpétuera par son fils Yves et sa fille Marie qui ont pris la suite. Les obsèques auront lieu ce vendredi 17 octobre à 14h30 en l’église Saint-Alor d’Ergué-Armel (Diocèse de Quimper et Léon).
Photo : Toulhoat