Kendalc’h (en breton, littéralement « maintien » ou continuité), est une confédération de cercles celtiques constituée fin 1950 à Quimper. Kendalc’h promeut la culture bretonne par le biais des arts populaires, basés sur huit champs d’action : la danse, le costume, la scène, la rue, la jeunesse, la formation, la musique et l’édition. Elle compte aujourd’hui 180 associations bretonnes (dont 30 hors de Bretagne), qui œuvrent dans les domaines de la danse bretonne et du chant choral en langue bretonne.
L’autre confédération de cercles en Bretagne est War’l Leur (war al leur : « sur le sol » en breton), constituée fin 1967. Au total, elle regroupe une soixantaine d’ensembles traditionnels classés et une vingtaine de groupes loisirs fédérant environ 10 000 adhérents. L’association rassemble un grand nombre de groupes de danse traditionnelle bretonne qui proposent, notamment en été, des spectacles et animations à travers la Bretagne mais aussi ailleurs en France, en Europe ou à l’étranger. La fédération War’l Leur vise également à collecter, étudier et transmettre les arts et traditions populaires en Bretagne. Ainsi elle propose chaque année des stages de danse, musique, chants, broderie, etc. ainsi que des expositions et des conférences. Elle organise également des festivals et des fêtes, en Bretagne et ailleurs, notamment l’été. Contrairement à Kendalc’h qui fait concourir les cercles à l’instar de Sonerion pour les bagadoù, War’l leur mise sur le contrôle continu des groupes.
Le week-end dernier, lors d’une assemblée rassemblant 200 adhérents des deux formations, a été annoncé le souhait des deux structures de fusionner pour ne former qu’une seule entité. La chose n’est pas une surprise puisque depuis plusieurs saisons nous avions pu constater des collaborations et des signes de rapprochement. L’annonce acte donc des faits qui sont déjà sur les rails.
Il reste à définir les contours d’un tel mariage, notamment sur la gouvernance commune, la formation ou l’organisation des concours. A savoir comment cela se passera car un certain nombre de danseurs issus de War’l Leur avaient fait le choix de ce dernier pour ne pas être embarqués dans le tourbillon des concours, même si l’excellence est bien de mise.
Pour certains, les deux associations faisaient sensiblement la même chose mais les connaisseurs savent que Kendalc’h comme War’l Leur ont acquis un savoir-faire et développé chacun sa propre « marque de fabrique ». La concurrence a permis une saine émulation qui a participé aux succès actuels de nos cercles celtiques de Bretagne ou de la diaspora. Toutefois, ce mariage est une bonne chose en soi car ce rapprochement offrira une possibilité de développement très intéressante à tous niveaux, notamment sur le volet de la formation des jeunes générations ou d’ambitieux projets. Le succès de Sonerion (ex BAS) pour les bagadoù montre bien l’intérêt d’une telle super-structure. Déjà rien que sur la facilitation du travail de tous les organisateurs de festivals et de fêtes lorsqu’il s’agit de concocter les programmes et de remplir les affiches.