Le 12 décembre 1943, l’abbé Yann-Vari Perrot mourrait, assassiné. En 2016 à l’occasion de l’anniversaire de sa mort, nous vous contions un passage de sa dernière messe, repris de la série que nous avions publiée pour les 70 ans de sa disparition. Cette année, voici un petit extrait du livre de Youenn Caouissin « Yann Vari Perrot, une âme pour la Bretagne« , publié récemment aux éditions Via Romana, pour lequel l’auteur a souhaité faire parler le héros de son livre :
« Les deux kilomètres vers le presbytère paraissent une éternité. J’ai ma tête ensanglantée qui repose sur les genoux d’Anna ; elle n’a de cesse de m’essuyer le visage et les lèvres. Je souffre, j’ai du mal à respirer.
[…]
On m’a allongé sur mon lit. Je respire toujours, c’est mon agonie qui dure encore. Mon Dieu, n’est-il point temps que vous me rappeliez auprès de Vous ?
[…]
Anna, de son mouchoir, m’essuie le sang qui coule de ma tempe, de mes lèvres. Ma tête me fait horriblement mal. Ma servante demande aux personnes qui se trouvent dans la chambre de ne pas parler trop fort …
Sainte-Vierge Marie, Notre-Dame de Koat-Kéo, me voici « maintenant, à l’heure de ma mort », soyez, pour moi pauvre pêcheur, mon avocate auprès de votre Fils que j’ai essayé de servir toute ma vie.
Ne dit-on pas que celui qui va mourir revoit en un éclair toute sa vie ! Dans son infinie bonté, Dieu m’accorde cette grâce. Alors, avant de quitter pour toujours ma patrie terrestre, ma chère Bretagne, mes chers Bretons, pour rejoindre ma patrie céleste, je viens en ce court instant qui m’est accordé, vous conter mon pèlerinage sur la terre où Dieu me fit naître. »
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