Du grec épiphanéia : « apparition » ; de épiphainéin : « paraître ou briller sur ». La Solennité de l’Epiphanie célèbre la manifestation de Jésus comme Messie. La fête est venue d’Orient où elle a été fixée au 6 janvier.
Le mot « Épiphanie » désigne les manifestations de Dieu aux hommes, et plus précisément sa venue dans le monde en un temps historique donné, en la personne de Jésus-Christ. C’est le sens profond de la fête de l’Épiphanie qui, avec l’évocation des mages venus d’Orient, rappelle tout particulièrement la dimension universelle du message évangélique.
La fête de l’Épiphanie célèbre la manifestation de Dieu aux rois mages et plus largement aux païens. L’Évangile de Matthieu relate la venue des mages venus d’Orient à Bethléem, sous la conduite d’un astre, pour adorer « le roi des Juifs qui vient de naître ». Ils lui offrent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ces sages venus d’Orient, ces étrangers à Israël, sont la manifestation du caractère universel du salut apporté par le Christ.
Aujourd’hui nous fêtons l’Epiphanie dans la forme ordinaire du rit romain et la fête du Saint Nom de Jésus selon le Vetus Ordo, l’Epiphanie n’étant célébrée que demain, date qui est aussi le jour de la Théophanie, le Noël orthodoxe, en cette année 2020. L’Évangile de Matthieu montre que la fête de l’Épiphanie est, par excellence, une fête missionnaire. Le mystère de Noël et de l’Epiphanie constituent, à l’intérieur de l’année liturgique, comme le commencement de l’œuvre de notre salut, qui a son point culminant à Pâques et à la Pentecôte. Il n’est pas inutile de rappeler que dans la Bible, le nom, c’est la personne. Prononcer le nom, c’est déjà être en présence de la personne nommée, c’est d’une certaine manière entrer dans son intimité ou la révéler, ou encore exercer une maîtrise sur elle. Le Nom propre de Dieu, révélé à Moïse, « Je suis Celui qui suis », qu’on appelle techniquement le tétragramme, YHWH, et que la Septante, par respect, a traduit systématiquement par ὁ Κύριος, le Seigneur, était sacré et ne pouvait être prononcé que par le Grand Prêtre une fois par an, le jour des expiations, au point que sa prononciation s’est perdue. Ce nom se retrouve dans celui de Jésus, Yehoshua, qui signifie Yahweh sauve. Finalement, c’est un peu ce nom que les mages ont exalté en allant rendre hommage à celui dont ils ont appris l’existence. Comme le dit Bernard de Clairvaux, « le nom de Jésus n’est pas seulement une lumière, c’est aussi un aliment. Jésus est miel à la bouche, mélodie à l’oreille, jubilation au cœur. Mais il est aussi un remède. Quelqu’un de nous est-il triste ? Que le nom de Jésus vienne en son cœur et de là bondisse à ses lèvres ; et voici qu’à l’aurore de ce nom, tout nuage s’enfuit, la sérénité revient ».
En Occident, l’Epiphanie, fixée au 6 janvier ou au dimanche situé entre le 2 et le 8 janvier, est surtout la fête des Mages ou des « Rois ». Les manifestations inaugurales de la vie publique ne sont pas oubliées, puisque l’office de la fête parle des trois mystères de ce jour comme n’en faisant qu’un : l’adoration des Mages, le baptême de Jésus et les noces de Cana (cf. Antienne de Magnificat aux secondes Vêpres) ; il faut dire cependant que les Mages retiennent presque toute l’attention.
Pour laisser à l’Epiphanie toute sa dimension de « Pentecôte » du cycle de la Nativité, l’Église latine a récemment instauré la Fête du Baptême du Seigneur, célébrée le dimanche qui suit l’Epiphanie.
Un souhait cette année ? Puissent les dirigeants du monde ne pas prendre le masque d’Hérode* et prendre conscience du sens de cette fête, et s’en inspirer pour le bien commun…
Extrait du “Kantigou Brezonek” de Eskopti Sant Brieg ha Landreger (que vous pouvez retrouver avec sa partition dans notre ouvrage KANTIKOU NEDELEG ce cantique contant l’histoire des Mages venus d’Orient visiter l’Enfant-Jésus est chanté à l’Epiphanie et se chante sur l’air aux très anciennes racines O Sola magnarum urbium. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.
Nous n’avons pas encore eu le temps de vous proposer une traduction correcte mais cela viendra par la suite. Les deux premiers couplets disent :
1 – Betleem, ce petit village, est devenu le plus grand, car y est né le Messie, le Sauveur du Monde.
2 – Dans la voûte céleste, une étoile, d’un éclat plus brillant que le soleil, montra au trois rois où était né le Fils de Dieu.
Sources : http://www.eglise.catholique.fr & Les évêques de France, Catéchisme pour adultes ; Théo éd. Droguet et Ardant/Fayard ; Una Voce.
* cf Homélies de l’année B, par le Père Michel Viot (Editions Artège) – voir Epiphanie