Il y a aujourd’hui trois ans, la Bretagne perdait l’un de ses bardes, l’une de ses figures : Yann-Fañch Kemener. Celui-ci a consacré sa vie au chant et à la langue bretonne. C’est l’une des voix les plus connues en Bretagne. C’est toujours avec le constat d’un vide immense que nous repensons à lui. Mais il a laissé un héritage immense, dont s’est saisie toute une génération de jeunes chanteurs et musiciens.
Le 16 mars 2019, à la veille de la Saint-Patrick, âgé de presque 62 ans (son anniversaire est le 7 avril), l’artiste breton succombait après s’être bien battu contre son cancer, offrant au grand public un dernier et superbe album-testament “Roudennoù / Traces” sorti le mois précédent.
Tremen en ur ganañ
Je me rappelle ses derniers jours, entouré de tous ses amis, accompagné jusqu’au bout par ses compagnons de route. Et je ne peux que le remercier de m’avoir fait rencontrer de telles personnes. C’est donc le coeur lourd que nous vous annoncions sa disparition le 16 mars 2019, avant de nous rendre à ses funérailles le 19 mars en l’église de Sainte-Tréphine (22), un moment prenant aux tripes que nous avions souhaité vous partager. Une cérémonie accueillant une foule nombreuse qui montrait bien combien il était estimé et aimé. Des gens connus et moins connus, de ceux qui ont croisé le chanteur à un moment de leur vie, travaillé avec lui, ou simplement aimé ce qu’il offrait. Trois ans, déjà…
Quelques semaines avant ses adieux à la terre qu’il a aimé, il livrait sous la caméra de Ronan Hirrien un émouvant témoignage, son Kenavo au public. Après 45 ans de carrière, il nous raconte son parcours exceptionnel. Un film qui vaut toutes les lignes, et que vous pouvez redécouvrir ci-dessous :
Kan ar Basion
Alors que nous nous approchons de la semaine sainte, nous vous renvoyons aussi au magnifique album « Kan ar Basion », à réécouter et à faire découvrir dans les paroisses, encore et encore… Cet album reprend en effet une partie du riche répertoire breton de la Semaine Sainte et de Pâques.
Accompagné encore une fois d’Aldo Ripoche (violoncelle baroque) et de Damien Coty (violoncelle baroque, viole de gambe, dessus de viole), l’artiste breton nous entraîne sur le chemin de Pâques, avec un O Filii et Filiae qui nous fait entrer de plein pied dans le mystère pascal. Suivent Ar Basion Vraz, Ar Basion vihan, un Anjelus, un Stabat Mater e brezhoneg et bien d’autres titres que nous vous laissons découvrir (Intron Varia Penhors, Gwerz Mari-Madalen, etc). Yann-Fanch avait déjà publié Ar Basion Vraz, Ar Basion vihan et An Angelus dans son album « Carnets de route« , chants collectés auprès de Maria Kerjean, de Bonen (Côtes d’Armor). Mais l’interprétation de Kemener et l’accompagnement au violoncelle et à la viole de gambe donneront certainement un relief particulier à ces titres, comme par exemple un « Guerhiez Santel » vibrant. Une surprise complémentaire : le chanteur breton nous offre un deuxième CD dans le même opus, reprenant un live à Sainte-Tréphine.
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