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QUAND NOËL ETAIT RECONNU COMME LA FÊTE DE L’ENFANT-JESUS

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

Il n’est guère besoin d’insister sur le fait que Noël, du moins dans l’espace public, dans notre société de consommation, et de plus en plus déchristianisé, est vécu comme une simple fête, importante certes, mais sans les références chrétiennes qui s’y rattachent. D’ailleurs, combien de personne en connaissent encore le  sens profond ? Il est à craindre que les réponses soient affligeantes (lire notre article « Incollable sur Noël… vraiment ? »). Cela semble logique, puisque tous les symboles chrétiens qui participent à cette ambiance de Noël ont été, année après année, au nom de la laïcité et du respect des convictions de l’autre, bannis  de l’espace public : les fameuses et tristes guerres des Crèches, des sapins, des chants profanes et religieux que l’on entendait partout, aujourd’hui quasiment absents. Sans oublier les décorations publiques, devenues complètement anonymes : plus d’allusions, autant par les motifs que par les textes lumineux, que Noël est une fête chrétienne ; désormais ces décorations qui nous souhaitent de « Bonnes Fêtes » pourraient fort bien être réutilisées pour d’autres fêtes sans y changer quoi que ce soit.

Mais il fut une époque, pas si lointaine, encore que cela fait désormais un peu plus de soixante-dix ans, où Noël s’affichait partout comme une fête essentiellement religieuse chrétienne. Bien sûr, le côté commercial avec tout le profane plus ou moins genre marchands du Temple n’était pas absent, mais là encore tout le monde reconnaissait la supériorité du religieux sur le profane.  Il ne serait venu à l’idée de personne, sinon quelques rares grincheux nostalgiques du Petit Père Combes, de protester contre la présence de crèches sur l’espace public, d’entendre dans les rues des chants de Noël, et de voir briller de mille feux des guirlandes proclamant que le « Divin Enfant est né », ou un éclatant « Gloria in excélsis Deo ».

Parmi bien des initiatives, et ce dans toute l’Europe qui à l’époque n’était pas sous le joug communiste de l’URSS, c’était à quel pays aurait les plus belles initiatives pour marquer la plus populaire des fêtes de la chrétienté. J’en ai retenue une, toute simple, ne serait-ce que parce que je suis retombé dessus en classant de vieux souvenirs, sur une jolie « pièce à conviction » qui ferait le bonheur des philatélistes, et que je pensais avoir perdu depuis longtemps :

Pour le Noël de 1954 durant lequel l’hiver fut terrible, l’Autriche avait émis des timbres « spécial Noël », et qui étaient oblitérés avec un tampon à l’effigie de l’Enfant-Jésus. Pour bénéficier de cette oblitération exceptionnelle, il suffisait d’en faire la demande au service des Postes autrichien, et de joindre à la demande une enveloppe à notre nom et adresse. Mes parents, séduits par cette belle initiative, en firent la demande pour leurs six enfants, et notre père de sa belle écriture rédigea six enveloppes. Le jour de Noël, parmi nos cadeaux, nous avions donc chacun notre enveloppe à notre nom et prénom avec les beaux timbres et deux tampons « Christkindel » de l’Enfant-Jésus qui nous tendait les bras.

Nous imaginons mal aujourd’hui les Postes, quels que soit le pays, renouveler cette opération, sans que cela  n’entraîne des protestations ou des destructions des lettres ainsi oblitérées, tant nos sociétés dites ouvertes sont devenues intolérantes  pour toutes expressions publiques du christianisme.

Cette anecdote, cette enveloppe, ne sont pas grand-chose en soit, mais à elles seules, elles témoignent d’une époque alors encore chrétienne et qui osait s’afficher comme telle ….

À propos du rédacteur Youenn Caouissin

Auteur de nombreux articles dans la presse bretonne, il dresse pour Ar Gedour les portraits de hauts personnages de l'histoire religieuse bretonne, ou encore des articles sur l'aspect culturel et spirituel breton.

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3 Commentaires

  1. Et oui!!!! Aujourd’hui, on veut fêter Noël sans parler du principal intéressé. Que diriez-vous si on fêtait votre anniversaire sans vous nommer et vous convier à la fête?

  2. Oui ce serait assez étrange n’est-ce-pas de ne pas être convié à son propre anniversaire ? mais tous les « grincheux » sont devenus hélas très très très nombreux et tout est permis pour effacer CELUI qui nous met en fête !
    Concernant les timbres il y a une association qui défend la vie à naître et qui a émis des timbres religieux, et j’en avais commandés mais systématiquement ceux qui m’envoyaient les mêmes étaient bien souvent gribouillés voir remplacés !!!! alors je n’en commande plus je préfère faire un don !!!!

  3. jean baptiste de barmon

    Je fais le même constat que vous sur les décoration de Noël. J’ajouterai que c’est une nouveauté de mettre une crèche dans une mairie. Je crains ce qui semble un moyen d’évangélisation modifie le sens de la crèche : d’objet de piété, qui a toute sa place dans une église ou dans une maison, elle devienne un simple culturel sur la place publique où le Père Noël est parfois à côté de l’enfant Jésus.

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