Saints bretons à découvrir

Une courte méditation pour le dimanche des Rameaux

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

TRADITION : En Bretagne morbihannaise, le dimanche des Rameaux (Sul el Loré) était marqué par la procession triomphale qui, au début du XIXeme siècle, se rendait à la croix du cimetière. Les croix des cimetières vannetais, plus humbles que les grands calvaires du Léon, ne manquaient cependant pas de caractère avec leur colonne de dur granit supportant, comme un médaillon, le Christ entre la Vierge, Saint Jean et quelques bienheureux tout aussi frustrés. Sur l’autel de Pierre placé à la base de la croix que l’on couvrait autrefois d’une nappe brodée et qu’on chargeait de cierges, on chantait solennellement l’évangile des Rameaux et, pendant cette lecture, le peuple agenouillé entre les tombes et brandissant les lauriers, observait attentivement l’état du ciel qui permettait de prévoir quel serait le temps de l’été.
(in La Bretagne Morbihannaise, Buffet – 1947)

Beaucoup de chrétiens peu pratiquants viennent à la cérémonie des Rameaux, principalement pour avoir des rameaux bénis, un peu certainement par superstition ou par tradition, pour les accrocher à l’entrée de la maison ou dans la chambre, derrière un crucifix. Il s’agit déjà d’un pas important, prouvant que ce moment de l’année prime dans la vie d’un chrétien.

En vérité, c’est une fête particulièrement émouvante car toute la communauté des chrétiens fête ce dimanche qui précède le week-end de Pâques, deux événements bien différents, racontés dans les Evangiles. D’une part nous rappelons l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem que nous fêtons en brandissant les rameaux et d’autre part, nous entendons le récit de la Passion et de la mort de Jésus.

C’est le dimanche qui ouvre la grande semaine Sainte pendant laquelle nous allons faire mémoire jour après jour, des derniers instants de la vie terrestre de Jésus.

Tout d’abord, nous pouvons être étonné par cet étrange évolution de la vie de Jésus : comment se fait-il que les juifs ont fêté Jésus comme un roi un jour, si c’est pour le mettre à mort quelques jours après ? Jésus arrive dans la ville Sainte après de longues semaines de prédication. Il a échappé à des complots tendus par les pharisiens, il a effectué de nombreux miracles et surtout annoncé la venue du règne de Dieu, un règne d’amour. Il sait que la fin de sa vie approche. Il a accepté cet enjeu dramatique en se soumettant à la cruauté des hommes. Pourtant, lui le Fils de Dieu fait homme, sait également que sa mission est de conduire les hommes vers la Vie Eternelle en Dieu. Mais comment faire ? D’abord en obéissant à la volonté du Père, puis en donnant sa vie par amour pour les hommes. Rappelons-nous cette phrase : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. ». 

Aujourd’hui, demandons-nous : 

  •  Quel est le regard que je porte sur la mort de Jésus ? Est-ce un regard simplement triste ?
  •  Est-ce que je comprends que faire la volonté de Dieu est plus important que de toujours faire que ce que je veux ?
  •  Comment suis-je prêt à servir le Seigneur auprès de mes amis ?

Lk 19, 28-40 (C)

Kerzed a ree Jezuz e penn a-raog e ziskibien en eur vond da Jeruzalem.

Pa oe digouezet tost da Vetfaje ha da Vetania, ne-pell diouz Menez an Olived, e kasas daou euz e ziskibien, en eur lavared dezo :

— « It d’ar gêriadenn a zo dirazom. En em gavet enni, e kavot eun azenig ouz ar stag, ha n’eus bet c’hoaz dén e-béd azezet war e gein. Distagit ha digasit anezañ amañ.

Ma houlenn unan bennag ouzoh : « Perag e tistagit anezañ ? » respontit evel-henn : « Ezomm e-neus an Aotrou anezañ ».

Mond a reas an diskibien, hag e kavjont an traou evel m’e-noa lavaret Jezuz dezo. Pa oant o tistaga an azenig, e houlennas e vistri outo :

— « Perag e tistagit an azenig-se ? »

 Hag int-i da respont :

— « Ezomm e-neus an Aotrou anezañ ».

Digas a rejont an azenig da Jezuz, teurel o mantilli war e gein, ha lakaad Jezuz da azeza warnañ.

Dre ma ’z ee war-raog, e lede an dud o mantilli war an hent. Tostaad a ree Jezuz ouz diribin Menez an Olived, pa stagas an oll ziskibien, leun a joa, da veuli Doue a vouez kreñv, evid an oll vurzudou o-doa gwelet, hag e lavarent :

« Meuleudi d’an hini a zo o tond,
« Eñ or roue, en ano an Aotrou.
« Peoh en Neñv,
« ha gloar e barr an Neñvou ».

Lod euz ar Farizianed, euz a douez an dud, a lavaras da Jezuz :

— « Mestr, gourdrouz ’ta da ziskibien ».

Respont a reas dezo :

— « Lavared an ran deoh : ma chom sioul ar re-mañ, e youho ar vein ».

La traduction de l’Evangile se trouve sur ce lien (1er texte / Evangile de la procession des Rameaux.

 

 

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À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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