La couleur emblématique de l’Avent est le violet, comme au Carême. On l’appelle le « Petit Carême » où les actes de privations, les menus sacrifices qui permettent de faire le bien et d’offrir tout à Dieu, sont souhaitables, voire indispensables. Ces pratiques spirituelles ne doivent pas empêcher, bien au contraire, les pratiques joyeuses. Ces dernières feront, tout comme quand Jésus nous demandait de nous apprêter et de nous parfumer pour que nos jeûnes ne soient pas ostentatoires, telles de jolies parures.
Ainsi les installations de Noël : la couronne de l’Avent avec ses 4 bougies ; le sapin vert et vigoureux qu’on prendra le temps de décorer lentement (un jour, les boules, un autre les guirlandes, puis les lumières !), la crèche sera soignée, mise en valeur. Puisse-t-elle être un oratoire où l’on prie, car la « scène de Nativité », comme disent les anglophones est l’image de notre maison, de notre intimité dans laquelle le Christ viendra prendre place en invité délicat et respectueux.
N’est-ce pas ce que voudront faire les chrétiens en réalisant leurs crèches ? et spécialement les crèches paroissiales. Une crèche installée à plusieurs, parfois avec des personnes d’autres cultures. Une crèche actualisée, quand on peut le faire, c’est le courage de montrer ce qui est en nous, dans la communauté, le plus capable de bonté, de gratuité, de dépassement. Un entre soi moins privé que collectif. La crèche pourra être l’occasion de révéler, mettre en relief la solidarité, la bonté voire la tendresse qui sont trop souvent tues et cachées. Une crèche paroissiale, mais ce pourrait être semblable en famille, peut mettre en valeur l’oubli de soi pour un succès qui dépasse chaque personne concernée. Les actions de solidarités, les œuvres de piété, les diverses équipes de préparations aux sacrements ou les actions de formation, … tous agissant gratuitement.
S’il va de soi que la crèche « minimale » : Jésus entre Marie et Joseph avec l’âne et le bœuf (voire plus si nous en avons le temps et les moyens) doit figurer et même trôner. N’est-ce pas le trône du Prince de la Paix ? Elle ne doit pas apparaître comme « la cerise sur le gâteau ». Le trio classique, la Sainte famille, est surtout le révélateur de l’espérance chrétienne dans et pour la vie des hommes. En effet la bonté qui est en chaque être humain est l’image de ce Dieu qui nous a créé à sa propre ressemblance. Et la venue de Jésus, le Sauveur, vient comme pour mettre en lumière ce trésor du bon amour pris au piège du péché. La belle âme, telle une pierre précieuse étincelante encore prisonnière de de la roche brutale que sont les péchés. Le Seigneur est comme le diamantaire qui choisit, met en valeur et épure sa pierre. La crèche conventionnelle qui s’insère délicatement dans nos églises, le mieux serait sur le parvis, sera comme le sceau, le point final de sa beauté et de son excellence si elle apparaît comme une évidence ou mieux encore si elle devient comme la conclusion naturelle de ce processus d’humanisation signalait plus haut. Tel un éclairage sur la scène, le couple parental formé par Marie et Joseph autour de leur Enfant est un spot, une belle « poursuite » scénique par laquelle est mise en valeur l’âme généreuse, loyale, courageuse et fraternelle de l’homme qui cherche Dieu et s’ouvre à Lui.
Vous l’avez donc compris, la crèche qui se fabrique pendant l’Avent pour exploser le soir de Noël est un acte important. D’avance je me réjouis des belles créations qui seront encore réalisées ce mois-ci !