Saint Remacle est l’un des saints les plus connus de l’Est de la Wallonie, le patron des Ardennes, d’églises, de chapelles, de fontaines, de nombreuses écoles, instituts…
On lui connait une Vita, des légendes, bref presque tous les honneurs, sauf un : on oublie de dire qu’il était breton ! Or son identité bretonne est assurée ; non pas par le loup serviteur remplaçant l’âne dévoré, qui fait de Remaclus le consort de Teliaw, Hervé et autres saints porteurs de bâtons, mais par son nom même.
Remaclus est le même nom que celui du père de saint Gwenhael, en vieux-breton *Ro-magll (du brittonique *ro–maglos « très noble »). C’est un des noms que l’on relie dans les dynasties scots (d’Ecosse) et autres brittoniques. Ainsi le nom *Maglo-kunos, qui se traduit aussi par « beau noble / grande noblesse », a donné en gallois Maelgwn, prince de Wenedotia, et Mailochon dans une généalogie Scot (d’Ecosse). La racine de ce nom se trouve aussi en langue gauloise. Un tel nom présuppose donc qu’il soit d’une famille de notables cultivés. En latin de milieu germanique, on l’appelle Remaclus.
Il serait né vers l’ an 600 (probablement en Strathclyde, comme Gildas). Il serait entré en religion en 625. En 632 il est abbé-fondateur de l’abbaye de Solignac, sur la Vienne, au sud de Limoges. Cette abbaye était indépendante de l’évêque de Limoges, c’est à dire que Romagl devait être abbé-évêque, à la manière celtique.
Certains textes le font évêque de Maastricht de 650 à 660, mais la liste des évêques de cette ville ne contient pas son nom. L’erreur doit provenir du fait qu’il était évêque de monastère.
En 648, il fonde le monastère de Malmédy, grâce à une donation du roi franc Sigebert III. En 650, à quelques lieues plus au Nord, à Stavelot il fonde un second établissement.
Il trépassa un 3 septembre entre 660 et 670. Il fut inhumé à l’ abbaye de Stavelot, mais ses reliques furent ultérieurement transférées à Liège.
Sant Remaclus patronne notamment une église à Waldorf en Cisrhénanie, sur le Vinxtbach, au sud de Sinzig et est généralement honoré comme patron des Ardennes.
Les textes ne disent pas quand fut fondé, dans le Pays de Retz, à Sainte-Pazanne, sur le Tenu, un moûtier qui a perduré sous le nom de Prieuré d’Ardennes, associé à l’abbaye de Stavelot et à celle de Solignac, mais il apparaît que Remagl avait, à la manière celtique, institué une congrégation dont il conservait la direction spirituelle. On comprend ainsi que l’ermitage primitif de Remagl, en 625, était sur les bords du Tenu, et que l’abbé ne l’avait pas abandonné, mais sans doute confié à Sainte Pictine. C’est là que l’on peut chercher les reliques de son loup…
Il est temps de rendre Revael à la compagnie des grands pasteurs, tels Winnoc et son frère Iudoc, lui aussi vénéré, entre Rhin et Meuse, sous le nom de Iost.
Fêté le 3 septembre
Etude d’Alan J. Raude, revue et complétée par Eflamm Caouissin. Trugarez da Stéphane Torquéau evit e skoazell.