VENI CREATOR : version latin / breton pour Anne de Bretagne

Amzer-lenn / Temps de lecture : 13 min

 UN « VENI –CREATOR » LATIN-BRETON DEDIE A ANNE DE BRETAGNE EN 1505.

veni creator, anne de bretagne

 

A l’occasion du 500ème anniversaire de la mort d’Anne de Bretagne, Ar Gedour vous propose de découvrir un document original, dont vous pourrez vous inspirer pour les commémorations, messes, événements… prévus pour l’occasion. Il s’agit d’un VENI CREATOR latin / breton. Si ce chant à l’Esprit Saint a été adapté en breton par Maodez Glanndour, il s’agit ici d’une version originale peu connue et ancienne (cliquez sur l’image pour l’agrandir).  Nous vous proposons une présentation du document, par Youenn Caouissin, suivi d’une étude structurelle du texte par le linguiste Alan J. Raude. 

 

LA DECOUVERTE D’UN MANUSCRIT

En décembre 1976, Herry Caouissin qui fut durant 10 ans le secrétaire de l’abbé Perrot et son héritier-légataire, découvrit par hasard, d’une façon assez curieuse un « Veni Creator » dédié à Anne de Bretagne. Ce manuscrit, semble-t-il inconnu jusqu’à cette découverte, se trouvait inséré dans la doublure de la couverture d’un exemplaire de l’édition de 1709 de « Ar Vuez Devot » du célèbre prêtre écrivain bretonnant du 18 ème siècle, Charles Le Briz, livre qui faisait partie de la bibliothèque de l’abbé Perrot.

Le directeur de « Feiz ha Breiz », expliqua Herry Caouissin, n’avait pas eu connaissance de cet hymne latin-breton du 16 ème siècle, chanté sur la mélodie grégorienne du 9 ème siècle, car il l’eût sûrement publié et avec quelle joie dans sa revue. « C’est en l’examinant que j’ai discerné des lignes manuscrites au verso de cette page noircie par le temps et l’usage. Avec un soin minutieux, ma femme réussit à le décoller sans le détériorer. Aussi quelle fut notre surprise d’y découvrir un Veni Creator latin-breton, composé par surcroît, en l’honneur d’Anne de Bretagne et de son vivant comme l’indiquait cette note :

« Cempenet gant Ivo Caervoyec, enn henor an Ytroun Anna, hon ducgez-roanez, o pardony er Foll-Coet » ( Arrangé par Yves Caevoyec, en l’honneur de Madame Anne, notre Duchesse-reine, en pélerinage au Folgoat )..

L’hymne comprend neuf couplets mi-latin, mi-breton, dont deux spécialement dédiés à la souveraine. Le transcripteur spécifie l’avoir copié sur un vieux manuscrit conservé au Folgoat : «  Copyet diouc’h ar scrid coz miret er Folle-Coat ». Cette copie daterait donc de 1765, à en juger par cette marque manuscrite : « Ce présante livres est pour servires à Jean Pinvidic, était l’année mil sept cant soixante cinq ».

« Au Folgoat il ne subsiste aucune trace de ce précieux document qui devait-être sur parchemin et peut-être même enluminé fait remarquer Herry Caouissin. Dans les nombreuses pages que l’érudit Monsieur de Kerdanet consacre au Folgoat, dans l’édition de 1834 de « La Vie des Saints de Bretagne » du P. Albert Le Grand, nous n’avons relevé aucune référence. De son côté, Monsieur Avril, conservateur de la Bibliothèque Nationale, nous a déclaré n’avoir pas trouvé, d’après l’index du fonds de manuscrit celtiques de la B.N., de mention de ce Veni Creator latin-breton. On peut donc penser que ce document dut hélas être volé ou détruit lors des pillages et actes sacrilèges des révolutionnaires iconoclastes de 1793, subissant le même sort que les inestimables et irremplaçables manuscrits et archives de l’Histoire de Bretagne de l’abbaye de Landévennec, qui servirent à faire des « gargousses » (sacs à poudre) pour les Bleus » (1).

 

L’AUTEUR SERAIT-IL LE CONFESSEUR D’ANNE DE BRETAGNE ?

Il est permis de se le demander. De ce fait, relevant le nom de Plouevorn écrit dans la marge d’une page de cet duchesse anne,anne de bretagne,veni creator,folgoat,folgoetexemplaire de « Ar Vuez Devot », ce « détail » incita H.Caouissin à orienter ses recherches vers cette paroisse du Léon. Ainsi, dans une « Monographie de Plouvorn » du chanoine Pérennès, il découvrit qu’un illustre personnage était né au village de Kermoyec : Yves Mahyeuc, évêque de Rennes (1462-1541). Or ce prélat, élevé au rang de bienheureux fut aussi le confesseur de la duchesse et reine Anne. A. De la Borderie, dans sa monumentale « Histoire de Bretagne », précise qu’il accompagnait la souveraine dans son pèlerinage au Folgoat, le 19 août 1505 ; Serait-il l’auteur de ce « Veni Creator an Ytroun Anna », sous ce pseudonyme de Yvo Caervoyec, nom de son village natal ?

Herry Caouissin montra le manuscrit à Gwennole Le Menn, qui aussitôt témoigna de son vif intérêt pour cet hymne à la gloire de notre duchesse et reine. Du document, dont il eu une copie, il en tira une excellente étude très approfondie tant sur la plan historique que sur le plan linguistique du texte latin-vieux breton (2). Il précise que Herry Caouissin lui fit remarquer que cet hymne d’invocation à l’Esprit-Saint, composé au IX ème siècle par le bénédictin allemand Raban Maur, était fort chanté au Moyen-Age, en maintes circonstances, particulièrement lors des visites des souverains. Il est donc possible, si l’on se réfère aux rites liturgiques de cette époque, qu’Anne de Bretagne entra dans la collégiale du Folgoat au chant du Veni Creator latin-breton arrangé spécialement pour elle, suivi d’une Messe solennelle qui se terminait toujours selon la tradition par le chant triomphal du Te Deum.

Ce Veni Creator contient une autre particularité, le couplet huit est emprunté au « Rorate Caeli ». 

 

En 1977, au grand pèlerinage bretonnant de Sainte-Anne d’Auray organisé par le Bleun-Brug Bro-Gwened (3) il y eut aux vêpres un moment particulièrement émouvant et imprégné de beauté de la prière chantée grégorienne et bretonne : ce Veni Creator fut merveilleusement interprété par deux jeunes solistes de 10 et 11ans, Rachel le Rouzic et Catherine Le Gallo aux voix singulièrement pures et prenantes, admirablement dirigées par l’abbé Blanchard de Quistinic, et que reprenait l’assemblée. ; Instant d’autant plus émouvant que ce Veni Creator n’avait pas été chanté depuis probablement plus de quatre siècles et demi.

Le 1er mars 2003, il sera pour la première fois depuis le pèlerinage d’Anne de Bretagne au Folgoat, chanté pour un mariage, celui du petit-fils de Herry Caouissin qui venait de décéder quinze jours plus tôt (4), Eflamm Caouissin avec Clothilde Bourdeau en l’église Notre-Dame de Kernascléden (Diocèse de Vannes).

 

STRUCTURE MUSICALE ET TEXTUELLE DU CHANT

(par Alan J. Raude, linguiste*)

 

Alan J. Raude, quant à lui, nous précise à l’occasion de la publication de cet article sur AR GEDOUR, que ce document a été étudié pour une valeur anecdotique : l’ usage de la langue bretonne à la basilique du Folgoat pour le pèlerinage de la Duchesse Anna en 1505. De ce fait, Gwennolé Le Menn a traité sommairement du texte breton, sans s’ intéresser au texte latin et à la musique, sans lesquels on ne peut concevoir ce qu’ implique le document.

On constate en premier lieu qu’ il y eut, au départ, un document en latin et en “moyen-breton”, écrit suivant les règles graphiques des 14ème-15ème siècles (qui perdurèrent partiellement jusque vers 1540). Ce document dut être très gravement détérioré, tant pout le latin que pour le breton. Mais le texte du Veni Creator, connu par ailleurs, pouvait être restitué (non sans fautes), ce qui était plus problématique pour le breton.

Un distique tel que :

Dered, Spered Kroueer ken glal

en eneoù gwann da vugale

est manifestement construit (et chevillé) pour le chant. Même avec neuf syllabes dans le second vers, car la musique met trois notes sur le –sti de créasti.

Par contre, la ligne :

ar gonfortrer ny ho quelver

est un caviardage barbare d’ un moyen-breton :

An confoer ez omp ny oz Az quelver

est une paraphrase expliquant le texte latin.

Il  a donc dû exister deux textes moyen-bretons,   l’ un adaptation lyrique du latin , et l’autre paraphrase fidèle du sens latin.

Les restaurateurs paraissent aussi avoir puisé à d’autres sources.  Dans le vers :

 Ny oz salut, myrer hon glen,

le mot glenn, qui désigne soit un “vallon”, soit “ce-bas-monde”, convient mal pour traduire patria. Le vers pourrait être emprunté à un cantique à Sainte Anne, d’une chapelle de vallon.

Dans le vers suivant :

Anna, bizhuicquen mezellourn ” Anne, à jamais miroir “, il faut revenir au latin pour retrouver, dans mezellour, l’ original hanw illur  “nom glorieux”.

On constate qu’ un restaurateur post-Maunoir au moins était du type néo-bretonnant, ne maîtrisait pas la langue et improvisait ses propres règles. Ainsi, de l’infinitif léonais pidi  ‘prier ” , il a conjugué pidomp, au lieu de pedomp, ce qui relève d’ailleurs d’ un malentendu.

LE LATIN

L’hymne Veni Creator Spiritus, composé au 9ème siècle comprend trois quatrains octosyllabes. Le document les présente en distiques, négligeant ainsi la musique, la mélodie se développant sur quatre lignes. Il omet 2 vers du 2ème quatrain, qui ne devaient pas manquer dans le texte original et peuvent avoir fait partie des dégâts subis par l’ original. On note des erreurs : quis pour qui, donem pour donum, micantem pour micante

En 1500, en Europe occidentale, le Veni Creator était l’ introduction préférée des offices solennels, Sa place était aussitôt après la vêture de l’officiant qui y participait à genoux. Il était suivi d’ un introit du Propre. Le Rorate était un introit marial. 

Pour la cérémonie du Folgoet on avait composé un quatrain spécial, dont les premiers mots avaient été endommagés, car le document en donne un début stupéfiant : s’adressant à l’ Esprit-Saint, on lui enjoint : Ora pro Regina… “Priez pour la Reine… !” Un restaurateur a dû lire : ..r p... et cru y retrouver Ora pro  Dans la langue du sujet et de l’ époque on doit y retrouver l’ orifinal de 1505 : Cura piam Reginam.. “Prends en charge la pieuse  Reine…”

Le correspondant du côté breton Pidomp‘, témoigne de la déroutance d’ un restaurateur ultérieur.

SENS LITURGIQUE

Pour l’auteur du quatrain 4, l’accueil d’Anna Vreizh dans la mouvance de l’Esprit-Saint va de soi, puisqu’il enchaîne par l’invocation de la souveraine elle-même pour la protection de la Bretagne et des Bretons. Dans l’ office eucharistique qui suit, Anna n’ est pas dans l’ assistance, elle est membre du plérôme sacramentaire. Comme Maria Mater elle est pia,ducis (= gwar) elle participe à la descente de la rosée de grâce céleste. Dès sa vie terrestre, sa prière, son invocation comptent, pour les âmes bretonnes. Après son tremenvan, elle reste présente dans l’esprit religieux. Le pouvoir politique ne permettait pas un procès en béatification, mais l’ intensité du culte de Sainte Anne en Bretagne est probablement pour une part dû au culte intime de la souffrante et sainte duchesse des Bretons. 

TEXTE DU VENI CREATOR ISSU DU MANUSCRIT

Texte latin-breton du manuscrit, en parenthèse : breton vannetais actuel,  et traduction en français (pour quelques couplets)

Nous vous proposons ensuite une version en vieux léonard, traduite par A.J. Raude pour Ar Gedour. Trugarez dezhañ evit an troidigezh. L’alternance des langues qui vous est proposée simplifie l’apprentissage du chant, puisque chaque couplet sera chanté totalement dans la même langue. 

Veni Creator Spiritus

Mentes tuorum visita

Deryt speret croer quen glan ( O deit Spered Santel, krouer hen glan ) . Venez Esprit Créateur si pur.

E eneffougwan ho pugale (En inéaneu hen gwan ho pugalé ) . Dans les âmes faibles de vos enfants.

 

Qui diceris paraclitus

Altissimi donum dei

Ar gonforter ny ho quervel ( En honforter e veh anùet ) . On vous appelle notre consolateur.

Donaezon doé en neffou (Donézon en Doué ag en néan ) . Don de Dieu dans les cieux.

 

Fons vivus ignis caritas

Et spiritalis unctio

Mammen beff lan ac carantez ( Mammen diù, tan ha karanté ) . Source vive, feu et amour.

Ha sacradurez spirituel ( Ha sakradureh speredet ) . Et consécration spirituelle.

 

Tu septiformis munere

Digitus paternae dexterae

Huy sperett ar seiz donaezon ( Hui spered er seih donezon ) . Vous Esprit des sept dons

Huy a zo bys dehou an tat (Hui e zo diz déheu en tad ) .Vous êtes le doigt droit du Père

 

Tu rite promissum patris

Sermone ditans guttura

Promecza guyr an tad hep mar   – Vrai Promesse du Père, sans aucun doute

Huy a lac helavar teaud  – Vous rendez notre langue disserte

 

Ora pro Anna Regina

Et de Britonum dussica

Pidomp evyt Anna Roanez  – Prions pour Anne Reine

Ha ducgez vat ar Vretoned – Et bonne duchesse des Bretons

Salve protector patriae

Anna micantem nomine

Ny oz salut myrer hon glen – Nous vous saluons, gardienne de notre pays

Anna bizuicquen mellezour  – Anna, à jamais miroir

Rorate caeli désuper

In gratiae pro Brittania

O neffou scuylet oz clyzenn   – O cieux, versez votre rosée

Egraezou puyll var bro Breylz – En grâce abondantes sur le pays de Bretagne

Laudate et jubilate

Gloria tibi Trinitas

Meulody louenez dudy

Dan drindet gloar a letany

Amen

TEXTE EN LEONARD ANCIEN

1 – Veni, Creator Spiritus

mentes tuorum visita

Imple superna gratia

quae Tu creasti, pectora

 

Dered, Spered kroueer doueel,

e bredou gwann da vugale.

Leunia gant da g’hrass uc’ha,

kroueet ganit-Te, o c’halonou;

2 – Quis diceris Paraclytus

altissimi donum Dei.

Fons vivus, ignis, caritas

et spiiritalis unctio,

Te, a anwer an Dihuzer

roet gant Doue an Uhella,

Mamenn vew, tan gred, karantez

hag an nouead, c’hwezh Doue;

3 –  Tu, septiformis munere

digitus paternae dexterae

Tu, rite promissum Patris

sermone ditans guttura

Te, road neñvel seizhdekweg

bes gwreant dorn dehoù Doue Tad

dileuriet reizh a varr an neñ v,

a lak en den mouezh ha lavar;

4 –  Cura piam Anna Reginam

et Brittonum dulcem Ducissam

Salve, Protector Patriae

Anna micante nomine.

 

Kemer pled gant Anna rouanes,

so Duges war ar Vretoned.

– Gwenn da Ved, gwarederes ar Vro,

Anna, da viken hanw illur.

 

[Introit]

Rorate, caeli, desuper

in gratiis, pro Brittania

Gwlizienn an Neñv, skuillet ra vo

eh grassoù puill, war Breizh hor Bro.

 

_______________________________

NOTES :

(1) Extrait d’un article de Herry Caouissin dans « Armor-Magazine » de juin 1977 

(2) Analyse historique, linguistique et musical du Veni Creator dédié à Anne de Bretagne, par Gwenolé Le Menn ( Etudes Celtiques, éditions du CNRS ; 1979 )

(3) Le Bleun-Brug Bro-Gwened fit en 1977-1979 une tentative de relance, mais faute de moyens, de motivations de la part des Bretons et du clergé, le projet fut définitivement abandonné…

(4) Herry Caouissin décédera le 12 février 2003 à Lorient, dans sa 90 ème année.

 

* Ouvrages d’Alan Joseph Raude (linguiste, historien et hagiographe)

  • L’origine géographique des Bretons armoricains. Série Etudes et recherches de Dalc’homp Soñj
  • Ecrire le gallo : précis d’orthographe britto-romane
  • Petite histoire linguistique de la Bretagne
  • Introduction à la connaissance du gallo
  • Liste des communes galaises du département des Côtes-d’Armor (avec la coll.de Jean-Luc Ramel)
  • Liste des communes du département de l’Ille-et-Vilaine (avec la coll.de Jean-Luc Ramel)
  • Liste des communes du département de Loire-de-Bretagne (avec la coll.de Jean-Luc Ramel)
  • Liste des communes galaises du département du Morbihan (avec la coll.de Jean-Luc Ramel)
  • La Naissance des nations brittoniques – de 367 à 410 –Ploudalmézeau : Editions Label LN, 2009

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À propos du rédacteur Youenn Caouissin

Auteur de nombreux articles dans la presse bretonne, il dresse pour Ar Gedour les portraits de hauts personnages de l'histoire religieuse bretonne, ou encore des articles sur l'aspect culturel et spirituel breton.

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6 Commentaires

  1. superbe article.

  2. La phrase bretonne
    .
    “Mammen beff lan ac carantez” comporte un petit défaut de traduction: “Source vive, feu et amour.”
    .
    Il faudrait lire (en breton moderne)
    .
    “Mammen bev leun a karantez”
    .
    Ou mieux encore, avec les mutations
    .
    “Mammen vev leun a garantez”
    .
    Cette phrase signifie: “source vive, pleine d’amour”. Apparemment, l’adjectif “leun” (“lan”=plein) a été confondu avec le substantif “tan”=feu.
    .
    Le fait que les mutations consonantiques ne soient pas retranscrites à l’écrit (innovation historiquement apportée par le P. Maunoir, nous disent les linguistes) permet de déduire que la version du texte présentée ici est antérieure à l’époque du P. Maunoir)
    .

  3. Ou alors:
    .
    “Mammen beff lan ac carantez”

    “Mammen bev, tan ha karantez”.
    .
    Le “ac” peut se lire comme un “hag” – en fait un “ha” dans le cas présent – qui signifie “et”.
    .
    La phrase signifie alors: “source vive, feu et amour.”
    .
    Dans les deux cas, la remarque sur la non-transcription des mutations à l’écrit reste valide.

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